le 25/12/2007 à 21h05

N'Gog, le nouvel Anelka

Demeurant le seul titulaire issu de la nouvelle génération lancée par Paul Le Guen, David N'Gog a fait son trou en profitant de la moindre petite minute de jeu pour étaler ses qualités. Encore perfectible, le jeu du tout jeune Parisien, fait de prises de risques, est une vraie bouffée d'oxygène pour un Paris-SG asphyxié par la peur. Décryptage d'une trajectoire très semblable à celle d'un illsutre prédécesseur, également pur produit de la formation parisienne.

Lorsque Paul Le Guen a décidé de faire place nette à la jeunesse, David N'Gog n'était qu'un gamin parmi d'autres, appelé à amener plus de fraîcheur au PSG tout comme ses camarades du centre de formation Ngoyi, Sankharé, Sakho ou Arnaud. Mais, désormais, lui est titulaire à l'extérieur (là où cela marche pour le PSG) alors que les autres sont repartis, au mieux, garnir le banc de touche les jours de match. En continuant sur le modèle instauré la saison dernière, c'est-à-dire faire jouer Pauleta à domicile et l'incorporer sur le banc loin de Paris, Le Guen a permis une rotation au niveau du secteur offensif, dont N'Gog est finalement sorti largement grandi. Sept fois titulaire cette saison, il a inscrit son premier but en Ligue 1 au stade du Ray à Nice où, malgré la défaite de son équipe (2-1), il réalise un match plein, fait admirer ses qualités de contrôle, de conduite de balle, d'accélération et inscrit donc surtout un but superbe d'une belle frappe de l'extérieur de la surface. Egalement positionné, parfois, en tant que milieu droit pour dépanner, il ne s'attendait certainement pas en début de saison à un temps de jeu aussi conséquent mais il ne fait finalement que devancer une éclosion évidente.

Régulièrement appelé dans les différentes équipes de France de jeunes, le natif de Gennevilliers n'a pas été loupé par le giron fédéral et son palmarès sous le maillot bleu est d'ores et déjà impressionnant : vainqueur et meilleur buteur du tournoi de Montaigu 2005 et du tournoi du Val-de-Marne 2004 avec l'équipe de France des 16 ans et vainqueur de la Sendaï Cup cette année avec l'équipe de France des 19 ans, rien que cela... Il a également terminé champion de France des 18 ans avec le Paris-SG en 2006. Durant ses années de formation (de 2001 à juin 2006, date de signature de son contrat pro), il a dû gérer ce statut de star montante et le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune homme, dès l'adolescence, avait de la suite dans les idées : «Mon plus grand souhait demeure de devenir pro. Au PSG, de préférence. Sinon, ailleurs... C'est pour cela que je me lève tous les matins !» , expliquait-il, ambitieux et sûr de sa force, alors qu'il venait à peine d'avoir 16 ans. Mais si l'orgueil fait le champion, il n'enlève pas la gentillesse et la reconnaissance. N'Gog est un joueur discret, tranquille, très travailleur et qui n'oublie pas d'où il vient. Ainsi, celui qui venait alors tout juste d'intégrer l'équipe nationale des 16 ans avait alors tenu à offrir au responsable de la préformation parisienne le maillot de sa toute première sélection. Un beau geste quand certains s'enflamment dès qu'arrivent les prémices de la notoriété...

Se rappeler d'Anelka

Des faux airs de Trezeguet, un parcours à la Anelka, un style de jeu sans cesse comparé à celui de Thierry Henry et, forcément, un parallèle, tellement évident qu'il est inévitable, avec l'ascension en flèche de Karim Benzema... Tant de louanges qui donneraient pourtant des raisons de prendre la grosse tête ! Sa faculté à couvrir toute la largeur du terrain et à sans cesse décrocher pour pouvoir lancer ses actions de plus loin, et ainsi utiliser sa pointe de vitesse importante, mais aussi l'utilisation de son gabarit imposant, notamment en déviation de la tête, offrent forcément un profil différent, ce profil même qui a séduit Paul Le Guen afin de renouveler le jeu offensif parisien. Dans la léthargie ambiante, David N'Gog est un des rares qui tente, qui ose... Il amène simplement l'insouciance de la jeunesse, mêlée au talent. Par rapport à l'international lyonnais, le Val-d'Oisien aura certainement besoin d'encore un peu de temps avant d'étaler tout son potentiel. Il est bon de rappeler qu'un an et demi les séparent (Benzema est né en décembre 1987 contre avril 1989 pour le Parisien) mais les deux fers de lance de la nouvelle génération "biberon" d'attaquants ont des similitudes techniques. Il suffit de se souvenir de l'enchaînement contrôle en "porte-manteau" sur un dégagement de Landreau-frappe cadrée de près de 25 mètres, dimanche à Saint-Etienne, pour s'apercevoir que le Paris-SG tient certainement un futur grand.

Le tout est désormais de savoir si cette précoce exposition en pleine lumière n'amènera pas le Paris-SG à devoir se séparer de son joyau, comme le club avait dû s'y résoudre pour une poignée d'euros avec le départ de Nicolas Anelka à Arsenal. Puisqu'on parle avec insistance de l'éventuelle arrivée d'un nouvel attaquant sur les bords de la Seine, une redistribution des cartes pourrait faire se répéter l'histoire. Il est permis de penser sérieusement que les dirigeants du club de la capitale sauront se rappeler des leçons du passé, et ainsi faire les efforts nécessaires, qu'ils soient financiers ou en termes de temps de jeu, pour conserver le tout jeune majeur dans le club qui l'a fait grandir. Le désormais meilleur buteur de l'histoire parisienne, Pauleta, y va même de son petit couplet laudateur, pour finir de convaincre les derniers sceptiques : «Sincèrement, j'aimerais qu'il soit mon successeur la saison prochaine au PSG. A l'avenir, je suis sûr qu'il sera un joueur important. Je le vois tous les jours travailler avec beaucoup de sérieux et d'humilité. S'il continue comme ça, il ira loin» . Utilisés notamment ensemble à Lorient en Coupe de la Ligue (0-3), l'élève avait imité le maître en y inscrivant les deux premiers buts de sa carrière professionnelle. Encore réticent à l'utiliser de façon régulière au Parc, Paul Le Guen pourrait bien rapidement modifier ses plans dans l'intérêt supérieur de son club, au regard de la place de plus en plus importante que prend David N'Gog dans les rares bons résultats parisiens...


Nom : David N'Gog
Age : 18 ans
Taille : 1m90
Poids : 79 kg
Poste : Attaquant
Club : Paris-SG
10 matches de Ligue 1, 1 but

Par Thomas Siniecki, le 25/12/2007 à 21h05
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