Bayern : Tuchel pris dans son propre piège

Thomas Tuchel crie au scandale, et on peut le comprendre. Sur une action dangereuse pour son équipe dans les derniers instants, Szymon Marciniak a décidé de suivre son assistant, qui a très rapidement levé son drapeau, en sifflant un hors-jeu, incitant donc les Merengue à s'arrêter de jouer alors que Matthijs de Ligt avait lui continué son effort pour marquer.

Alors qu'il aurait pu attendre la fin de cette situation et un contrôle de la VAR pour trancher, cette erreur de l'arbitre polonais a entériné la victoire du Real Madrid face au Bayern Munich (2-1), mercredi, lors de la demi-finale retour de la Ligue des Champions. Mais il serait malhonnête de ne pas mettre en avant les choix réalisés par l'entraîneur allemand dans la dernière ligne droite du match.

La sortie de Kane a fait mal

En effet, l'ex-coach du Paris Saint-Germain a été peu inspiré en remplaçant Harry Kane par Eric Maxim Choupo-Moting à la 84e minute, alors que son équipe menait grâce à Alphonso Davies, buteur à la 68e minute sur une ouverture de l'attaquant anglais. «Harry Kane avait des problèmes physiques. Il ne pouvait plus continuer. Les quatre de devant (Kane, Musiala, Sané, Gnabry, ndlr) ont tous dit qu'ils devaient sortir», s'est justifié le technicien bavarois en conférence de presse.

De là à ne pas pouvoir terminer la poignée de minutes qui restaient dans le match ? On peut émettre des doutes, d'autant que le Bayern a gâché un contre qui aurait pu être fatal dans la foulée de la sortie de l'ex-joueur de Tottenham. Aussi, on peut se poser des questions sur la gestion de celui-ci, qui a disputé l'intégralité de 31 de ses 32 dernières rencontres en club.

Tuchel n'a pas mis Kim en confiance

Autre choix qui n'a pas porté ses fruits, l'entrée de Kim Min-jae en lieu et place de Leroy Sané à la 76e minute. L'ailier allemand a rendu une copie indigeste et ne méritait certainement pas de poursuivre cette partie. Le remplacer par un joueur à vocation défensive pour sécuriser le résultat n'a rien de surprenant. Toujours est-il que le Sud-Coréen a été le principal fautif sur le second but de Joselu avec un positionnement trop bas qui a remis l'attaquant espagnol en position licite.

Après la manche aller (2-2), Tuchel n'avait pas manqué de charger durement l'ex-roc de Naples, impliqué sur les deux buts de Vinicius Junior encaissés à Munich. Jamais deux sans trois, diront certains, mais l'entraîneur de 50 ans a pu entamer la confiance de son joueur après une telle déclaration. Une trajectoire qui ressemble étrangement à celle de Dayot Upamecano, au fond du trou et rarement épargné par son coach après ses nombreuses erreurs ces dernières semaines.

La sortie déplacée sur Neuer

Clou du spectacle, Tuchel a glissé une pique à Manuel Neuer, auteur d'une faute de main sur l'action amenant l'égalisation de Joselu. «C'est une erreur de notre meilleur joueur, qui avait sauvé le match jusqu'à ce moment-là. C'est une erreur individuelle qui change le cours du match, puis nous avons été privés du 2-2», a concédé le technicien munichois, qui n'a à aucun moment remis en question ses choix durant cette partie.

Une dernière sortie presque déplacée au vu des prouesses réalisées par le champion du monde 2014 tout au long de la rencontre et qui aurait pu tourner au vinaigre bien plus tôt dans la soirée. Une déclaration qui résume à elle-seule ce qui n'a pas fonctionné entre un manager en bout de course et un club qui aura probablement besoin de changements profonds pour retrouver de la hauteur à l'avenir.

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