La faillite collective de l'équipe de France en Afrique du Sud a laissé des traces chez les acteurs du football français et les supporters des Bleus. Certains joueurs ont tour à tour tenté de se justifier, en présentant des excuses qui n'auront pas suffi à calmer les interrogations des Français sur l'épisode de la mutinerie à Knysna. Le Lyonnais Jérémy Toulalan «nage en plein cauchemar» et a décidé de s'exprimer sur cette affaire dans une interview accordée dans les colonnes du JDD. Comme ses partenaires avant lui, il affirme que tous les joueurs étaient d'accord pour ne pas prendre part à l'entraînement : «On a eu une discussion le samedi soir : personne ne s'est manifesté. Donc oui, tout le monde était d'accord. Peut-être que certains n'ont pas osé... Moi-même, j'ai d'énormes regrets. Car j'aurais pu le faire. Je ne suis pas fier de ce qui s'est passé, mais j'assume. On était tous dedans. Celui qui dit le contraire est un menteur.»
Des sanctions seraient acceptées
Le milieu de terrain de l'OL estime que les joueurs tricolores seraient prêts à accepter d'éventuelles sanctions. «Si on était sanctionné, cela me toucherait beaucoup. Pour moi, c'est toujours une fierté d'aller en équipe de France. Mais on n'a pas le choix : on a tellement fait n'importe quoi qu'on accepterait. En tout cas, les sanctions doivent être collectives et non individuelles», a affirmé Toulalan, répondant certainement à Lilian Thuram qui souhaitait que l'ancien capitaine Patrice Evra soit écarté de l'équipe nationale.
Mais ce qui peut surprendre le plus, c'est le rôle occupé par Toulalan dans cet épisode sombre du sport français. Alors qu'on le pensait loin du «groupe des meneurs» souvent évoqué, l'ancien Nantais a reconnu être à l'initiative, avec certains de ses coéquipiers, de la lettre lue par Raymond Domenech face à la presse. «En fait, avec quelques joueurs, on a couché des idées pour expliquer notre démarche. Puis avec nos conseillers, on a essayé de mettre ça en forme pour être bien compris. On a essayé de maîtriser les choses, même si c'était peut-être indéfendable», a expliqué le Lyonnais. Peu de monde aurait pensé que Toulalan soit à la tête de la rébellion, surtout qu'il est souvent évoqué comme possible capitaine de l'équipe de France. Et si finalement il n'y avait pas eu de meneurs dans cette mutinerie mais un groupe entier fautif qui n'aurait «pas mesuré l'impact que ça allait avoir» ? Pas sûr que la réponse soit connue un jour...