le 15/07/2010 à 09h54

Anelka entretient la loi du silence

N. Anelka parle pour ne rien dire
Depuis son exclusion de l'équipe de France en pleine Coupe du monde, jamais Nicolas Anelka ne s'était exprimé publiquement sur son clash avec Raymond Domenech. Ses explications devaient lever une partie du voile opaque qui entoure les Bleus. L'attaquant de Chelsea adopte finalement la position "officielle" et rappelle à l'ordre ceux qui s'en écartent.

Sa déclaration était attendue. Trop peut-être. Muet depuis son éviction de l'équipe de France en plein Mondial le samedi 19 juin, deux jours après ses insultes proférées à l'encontre de Raymond Domenech à la mi-temps de France – Mexique (0-2), Nicolas Anelka sort de sa réserve ce matin dans les colonnes de France-Soir. Vous aviez été déçus par la langue de bois des Evra, Abidal et Henry ?

Eh bien, vous n'étiez pas au bout de vos surprises ! A lire les propos de l'attaquant de Chelsea, les 24 Bleus, incapables de faire émerger un semblant de collectif sur le terrain, étaient pourtant liés dans le vestiaire. Tous amis alors ? Cela aurait été grotesque de l'affirmer quelques jours après les rumeurs faisant état des brimades subies par Yoann Gourcuff.

Non, les joueurs ont surtout décidé d'un commun accord de boycotter l'entraînement qui a suivi son exclusion. "Tout le monde, je dis bien tout le monde, était solidaire" , insiste le joueur banni. Doit-on y voir un rappel à l'ordre pour les joueurs prêts à craquer, voire une menace ? Quoi qu'il en soit, Nicolas Anelka se montre ferme envers ceux qui penseraient le contraire. "S'il y avait des joueurs qui voulaient s'entraîner, qu'ils parlent maintenant, lance l'attaquant de Chelsea. Mais je suis certain à 100 % que personne ne le fera ! " De Londres à Monaco, l'information ne circule peut-être pas, car Stéphane Ruffier a déjà réfuté une quelconque unanimité. Avec le temps, d'autres l'imiteront sûrement."

"Lizarazu, c'est qui ?"

Nicolas Anelka n'a donc aucune révélation à faire ? Vraiment aucune ? A priori non. Tout juste, le joueur consent à reconnaître que l'ambiance était lourde. Entre les lignes, on sait qui est visé : Raymond Domenech. Déjà auteur de critiques sur le jeu des Bleus cet hiver après le match amical France – Espagne (0-2), l'international français a fait "péter" la soupape de l'équipe de France lors du Mondial qui, en tous les cas, aurait sauté. " Cela devait exploser, clame l'intéressé. Si ce n'était pas par moi que tout s'était précipité, cela serait arrivé par quelqu'un d'autre." Anelka le libérateur alors…

Si ses coéquipiers se sont sentis mieux délestés de ce poids du silence, ils ne l'ont pas vraiment montré sur le terrain. Face à l'Afrique du Sud, on a certes vu une équipe combative, mais abandonnée par la confiance et en perte de repères. Conclusions ? Les répercussions de son clash avec le sélectionneur ont été quasi-nulles sportivement, dévastatrices au sein de l'opinion publique et suivies de moqueries et de consternation de la part des médias internationaux.

L'aspect interne de l'équipe de France évoqué, Nicolas Anelka s'est tout de même payé l'un de ses détracteurs, et par ailleurs ancien coéquipier, Bixente Lizarazu. Consultant pour RTL et TF1, le champion du monde et d'Europe avec les Bleus avait condamné l'attitude du Londonien et la mutinerie qui en avait découlé. Réponse de l'intéressé : " Lorsqu'on a été joueur, il faut une forme de respect, précise Nicolas Anelka. Lizarazu, c'est qui ? C'est juste un ancien joueur en manque de reconnaissance." Une réaction corrosive, qui laisse néanmoins sous-entendre, une nouvelle fois, que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. A l'image des trentenaires tricolores, Nicolas Anelka est adepte de la loi du silence sur certains sujets qui fâchent. Espérons que certains oseront, un jour, remettre en cause l'omerta bleue…

Par Mael Moizant, le 15/07/2010 à 09h54
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