le 06/08/2010 à 10h49

Une sanction minimaliste pour les mutins de Knysna ?

Le "rêve bleu" : aucun mutin ne devrait s'en voir priver.
Etait-ce une simple campagne de communication ? Conçue et présentée en grandes pompes par la Fédération française de football, la mission d'information sur «le bus de la honte» était censée faire toute la lumière sur la mutinerie de l'équipe de France en Afrique du Sud. Ses conclusions, attendues aujourd'hui, pourraient faire pschitt…

C'était le dernier combat de Jean-Pierre Escalettes en tant que président de la Fédération française de football. Outré, comme l'opinion publique, de l'attitude de l'équipe de France lors du Mondial, le dirigeant de la 3F avait donc lancé le mois dernier, juste avant de démissionner, une mission d'information sur la mutinerie des Bleus à Knysna.

La commission, composée d'un avocat général près la Cour de Cassation, Laurent Davenas, d'un ancien président de la commission de discipline de la LFP, Jacques Riolacci, et du président de la Fondation du Football, Patrick Braouezec, rendra ses conclusions aujourd'hui.

"Pas de caïds"

Et que vont apprendre les membres du Conseil fédéral de la Fédération ? Roulement de tambours… Pas grand-chose. Ou du moins rien que l'on ne sache déjà. D'après une source proche du dossier, citée par Le Parisien, la mission «n'a pas trouvé de caïds» chez les Bleus. Après avoir interrogé 18 joueurs présents dans «le bus de la honte» à Knysna, la commission n'a pas trouvé de meneurs. Conséquence ? Des sanctions collectives sont préconisées.

Une issue inéluctable…

Les membres du Conseil fédéral risquent d'être déçus. Alors que certains d'entre eux attendaient des révélations fracassantes, les instances dirigeantes ne devraient rien apprendre de nouveau. A priori, aucun joueur n'a été «chargé» par ses coéquipiers. Dans ces conditions, il devenait difficile, voire impossible pour la mission d'envisager des sanctions individuelles. Rappelons au passage que ce fameux 20 juin à Knysna, aucun Bleu n'était descendu du bus des grévistes.

Un élément révélé bien plus tard avait déjà interpellé. D'aucuns imaginaient un conseiller de Franck Ribéry, de Patrice Evra, d'Eric Abidal ou encore de William Gallas dans le rôle de la plume qui a rédigé la lettre de revendications de l'équipe de France ce dimanche noir. Mais la réalité était tout autre avec un inattendu Jérémy Toulalan à l'origine des doléances des Bleus. De quoi instaurer le doute sur l'existence de vrais meneurs dans le bus.

Laurent Blanc, grand gagnant !

Si le Conseil fédéral devrait accueillir fraîchement les conclusions de la mission d'information, un homme devrait se montrer bien plus enthousiaste : Laurent Blanc. «Si on veut sanctionner, d'une manière disciplinaire, je pense qu'il faut faire attention. Je suis devenu sélectionneur pour atteindre un objectif et j'espère que j'aurai toutes les forces à ma disposition. Il y a une seule chose qui pourra gommer l'Afrique du Sud, c'est la gagne et les victoires. Donc, ne nous mettons pas d'épine dans le pied», déclarait il y a peu le sélectionneur.

Le nouveau boss de l'équipe de France a milité pour la mise à l'écart des mondialistes pour son premier rassemblement à la tête des Bleus, lors du match amical en Norvège mercredi. Mais l'ancien Girondin compte sur les «anciens». Sûrement pas sur tous, mais les Lloris, Toulalan, A. Diarra, Gourcuff, Diaby ou encore Ribéry ont certainement un avenir dans le projet de Laurent Blanc. Cela tombe bien, les sanctions disciplinaires à l'encontre des mutins s'annoncent minimalistes !

Par Mael Moizant, le 06/08/2010 à 10h49
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