le 15/08/2010 à 14h49

Vers une révolution synthétique ?

La Ligue 1 a vécu une petite révolution ce samedi avec les deux premières rencontres de l'histoire disputées sur des pelouses synthétiques. Le FC Lorient et l'AS Nancy Lorraine pourraient bien inspirer d'autres clubs français à l'avenir. Alors quels sont les avantages et les inconvénients de cette surface ? Eléments de réponse.

Pour la première fois en compétition officielle, des formations de Ligue 1 ont pu tester ce samedi des pelouses synthétiques sur le sol français. L'histoire retiendra que le FC Lorient et l'AS Nancy Lorraine n'ont pas profité de l'effet de surprise en s'inclinant à domicile respectivement devant Nice (2-1) et Rennes (3-0). Les mauvaises langues avaient pourtant annoncé un avantage certain pour ces deux équipes.

Un plus pour les techniciens

Alors le jeu a-t-il été révolutionné sur ces pelouses synthétiques ? Pas vraiment. Néanmoins, il semble évident que certains détails devront être pris en considération à l'avenir par les équipes qui évolueront au Moustoir comme au stade Marcel-Picot. Sur synthétique, le jeu au sol est légèrement ralenti alors que sur les balles aériennes le ballon fuse et prend de la vitesse après un rebond. Un paramètre qui pourrait favoriser les équipes composées de fins techniciens et dont la philosophie de jeu est portée vers l'attaque.

Si les terrains synthétiques du passé étaient redoutés pour leur dureté qui favorisait les appuis incertains, la nouvelle génération de pelouses artificielles présente une qualité de fibres et de souplesse se rapprochant du gazon naturel. Même si aucune étude sérieuse n'est venue confirmer cette thèse, il semble que les risques de blessures soient identiques sur les deux surfaces.

Un avenir tout tracé ?

Que l'on ne s'en cache pas, l'intérêt économique aura été la principale motivation du FC Lorient et l'AS Nancy Lorraine dans la décision d'opter pour une pelouse synthétique. Pour se doter de leur nouvelle surface, les deux clubs ont déboursé respectivement 900 000 et 1,5 millions d'euros. Un investissement important mais qui pourrait vite s'avérer très rentable. En effet, l'entretien d'une telle pelouse coûterait entre 10 000 et 30 000 euros chaque année, alors qu'une surface naturelle engendre 200 000 euros de frais annuels en moyenne. La durée de vie d'un synthétique est quant à elle estimée à dix ans.

Une chose est sûre, cet argument économique pourrait bien faire les beaux jours du synthétique dans les années à venir. A l'heure où les clubs français peinent financièrement, aucune économie n'est à négliger. De là à affirmer que les formations de Ligue 1 vont en majorité opter pour ce type de surface à l'avenir, le fossé est encore grand. L'entraîneur de l'AJ Auxerre, Jean Fernandez, est d'ailleurs formel. «Vous verrez, les clubs qui ont fait ce pari reviendront prochainement aux pelouses naturelles» , confiait récemment le technicien bourguignon. Le débat reste ouvert.

Par Romain Boselli, le 15/08/2010 à 14h49
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