le 25/08/2010 à 10h53

Dopage : l'ancien médecin des Bleus accuse France 98

L'équipe de France alignée face au Brésil le 12 juillet 1998
Zidane, Deschamps, et peut-être aussi Desailly, Thuram, Djorkaeff… Les Bleus étaient-ils dopés à l'EPO lors de la Coupe du monde 1998 ? L'ancien médecin de l'équipe de France Jean-Pierre Paclet relance la polémique.

Le livre à paraitre jeudi de l'ancien médecin de l'équipe de France (2004-2008) qui a suivi Raymond Domenech depuis les Espoirs, Jean-Pierre Paclet, commence déjà à faire jaser. Hasard ou coïncidence, alors que l'ancien sélectionneur rencontre actuellement le président intérimaire de la FFF Fernand Duchaussoy pour discuter de son avenir, son ancien collègue ressort les vieux démons du placard. Selon lui, plusieurs joueurs champions du monde 98 présentaient à l'époque des analyses de sang suspectes. «Des analyses de sang ont révélé des anomalies sur plusieurs Bleus juste avant la Coupe du monde 1998» , affirme-t-il dans son bouquin.

J.-P. Paclet – «de forts soupçons»

«On peut avoir de forts soupçons quand on connaît les clubs où certains joueurs évoluaient, notamment ceux du Championnat en Italie» , écrit-il. Interrogé par Le Parisien ce jeudi, Paclet rappelle que «tout le monde le sait. Je n'ai rien inventé. Avoir un taux d'hématocrites élevé ne prouvait pas qu'ils aient pris de l'EPO. Comme il n'y avait pas de preuves, on ne les a pas embêtés» , a-t-il plaidé. Paclet a-t-il plus de preuves aujourd'hui ? Les us et coutumes de l'époque laissent toutefois planer un fort soupçon. «Mon collègue de la Juventus Agricola a quand même été condamné par la justice italienne avant d'être acquitté.»

J.-M. Ferret – «je tombe des nues»

«C'est de notoriété publique qu'il y avait des pratiques pour le moins limites à la Juventus à l'époque» . Et qui jouait à la Juve à l'époque ? Didier Deschamps et Zinedine Zidane. D'autres joueurs évoluaient en Italie : Youri Djorkaeff (Inter Milan), Marcel Desailly (Milan AC), Lilian Thuram (Parme), Vincent Candela (AS Rome) et Alain Boghossian (Sampdoria Gênes). «Je ne sais pas ce que j'aurais fait à la place de Jean-Marcel Ferret, le médecin de l'équipe de France de l'époque. Il était face à un cas de conscience» , a appuyé Paclet.

De son côté, Ferret, nie en bloc. «Je tombe des nues. (…) Nous n'avons rien trouvé. Il n'y a eu que deux légères anomalies au niveau de taux d'hématocrite. Mais elles étaient liées à la fatigue du Championnat» , a-t-il affirmé. De son côté, la Fifa, seule habilitée à lutter contre le dopage dans le football, n'avait rien trouvé non plus. Mais avait-elle vraiment cherché ?

Par Nicolas Lagavardan, le 25/08/2010 à 10h53
Ça a fait le BUZZ actuellement