Le fantôme de Laurent Blanc plane toujours du côté des Girondins de Bordeaux. Avant la belle victoire acquise à Paris le week-end dernier, le club aquitain avait débuté le championnat par deux défaites et Jean Tigana parlait alors de «l'héritage» laissé par son prédécesseur, à savoir un groupe miné par une série de défaites la saison dernière et incapable de rebondir. Pointé du doigt également par certains de ses anciens joueurs, remplaçants pour la plupart d'entre eux, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France se défend. Pour lui, le déclin du club aquitain lors du précédent exercice était presque inéluctable.
«C'est certainement une erreur de ma part de ne pas avoir assez combattu la sensation de se dire : on a fait une première partie de championnat tellement extraordinaire, on a tellement d'avance sur l'adversaire que la deuxième partie, on va la jouer et c'est gagné. Le calendrier, très défavorable à un moment de la saison, a aussi joué, note Blanc dans les colonnes de Sud-Ouest. Ainsi que la blessure de joueurs majeurs à des moments importants, ou le parcours en Ligue des Champions qui a surmotivé les joueurs pour cette compétition, et les a démotivés pour d'autres. Tout cela a fait que la confiance acquise s'est transformée en une série interminable de défaites. Jusqu'à ne plus reconnaître son équipe.»
Fernando avait la tête à Lyon
Avant même de laisser Bordeaux en chantier, Blanc savait déjà qu'il y avait peu de chances qu'il aille au-delà du dernier exercice avec les Girondins. Son cycle était terminé et il était temps pour lui de relever un nouveau défi. Mais cela ne suffit pas à convaincre Fernando. Le milieu de terrain brésilien, pas toujours sur la même longueur d'ondes que son ex-entraîneur, pense que le champion du monde 98 a commis une erreur coupable lors de la finale de la Coupe de la Ligue en mars dernier en alignant son équipe type.
«Cette finale, ce n'est pas Marseille qui l'a gagnée, mais Bordeaux qui l'a perdue, lâche Fernando dans les colonnes de L'Equipe ce samedi. Aucun des titulaires habituels n'avait imaginé une seconde qu'il jouerait cette finale. Nous avions tous le match à Lyon dans la tête, trois jours plus tard (quart de finale de Ligue des Champions, ndlr). Moi, je ne pensais jamais jouer, je n'y étais pas. J'avais la tête à Lyon et je n'étais pas prêt.» Si on peut comprendre la réaction du Brésilien, Blanc n'est pas responsable de tous les maux bordelais la saison dernière. Mais il ne faut pas non plus le dédouaner complètement… A Tigana de poursuivre son travail pour remettre les Girondins dans le droit chemin.