De son temps, les rôles étaient clairement définis. Marcel Desailly jouait stoppeur, il assurait le marquage, allait au duel et pressait l'adversaire. A ses côtés, Laurent Blanc endossait le rôle de libéro, il savait lire le jeu, assurait la couverture et la relance. Mais aujourd'hui, selon le sélectionneur de l'équipe de France, il n'y a plus que des défenseurs centraux athlétiques. «On forme de plus en plus de défenseurs centraux, je les appelle jambes, c'est-à -dire qu'ils sont grands, ils sont costauds, mais ils ne réfléchissent pas» , a regretté Blanc dimanche soir sur M6. «On forme plus d'athlètes que de gens qui réfléchissent. Donc quand tu couples deux athlètes, c'est vrai que tu as des difficultés !
L. Blanc – «rien n'est mort pour Toulalan»
Si tu leur mets des attaquants qui vont au combat, ils vont être dans leurs qualités. Mais dès qu'ils tombent sur des joueurs malins qui vont partir dans l'espace ou décrocher, ils vont être en grande difficulté», a-t-il argumenté. «Il y a de plus en plus de défenseurs centraux solides, grands, costauds, qui vont vite, mais dès qu'il y a un avant-centre intelligent comme Lisandro Lopez, et je suis bien placé pour le savoir pour l'avoir vu en quart de finale de la Ligue des Champions la saison dernière, ils sont en grande difficulté» , a constaté l'ancien international français, désolé de constater la direction prise par la formation française.
Face à la Biélorussie vendredi, Blanc reconduira la charnière Adil Rami – Philippe Mexès. Mais s'il n'a pas été retenu cette fois-ci, un autre joueur aura probablement une carte à jouer dans un avenir proche : Jérémy Toulalan. «Pour moi, Jérémy est quelqu'un qui a cette capacité pour réfléchir et jouer en défense centrale. Rien n'est mort pour lui. Pour l'instant, il a décidé de changer de poste (à Lyon) mais il y a un temps d'adaptation et ça prend du temps. Mais effectivement, c'est un joueur qui couplé avec un garçon solide physiquement, peut très bien jouer en défense centrale» , a jugé Blanc. Son implication forte dans l'affaire de la grève des Bleus en Afrique du Sud ne plaide pourtant pas en faveur de son intelligence...