En 2008 souvenez-vous, la FFF aurait décidé de maintenir Raymond Domenech en place malgré la débâcle de l'Euro, pour ne pas avoir à ouvrir les portes de la sélection à un champion du monde 98, Didier Deschamps ou Laurent Blanc pour ne pas les nommer, favoris de l'opinion publique et des médias. Qu'en est-il deux ans plus tard ? Le clan ou lobby 98, comme il a été surnommé, existe-t-il réellement ? Et si oui, quels sont ses intentions, a-t-il réussi à percer le château fort de la Fédé et de sa DTN ?
Blanc, Thuram, Barthez, Lizarazu… la colonie est bien implantée
Deux ans plus tard donc, le clan France 98 n'est peut-être qu'une vue de l'esprit. Mais s'il existe réellement, il a bien avancé ses pions… Laurent Blanc est aux manettes de la sélection, Alain Boghossian et Fabien Barthez sont postés à ses côtés, Lilian Thuram a intégré le très fermé Conseil fédéral, Zinedine Zidane joue les guest-stars à Clairefontaine, et Bixente Lizarazu est bien ancré au navire TF1, principal partenaire de l'équipe de France de football. Sans oublier la flopée de joueurs reconvertis et dispersés dans tous les médias qui comptent. Les temps ont changé depuis 2008.
Les mêmes qui, il y a deux ans, ne souhaitaient pas faire entrer le loup dans la bergerie, sont pour la plupart encore là . Quelques uns ont quitté le navire, de gré ou de force, comme le président Jean-Pierre Escalettes, sacrifié pour apaiser les foules et ralentir le déferlement médiatique. Ou comme Domenech, dont le CDD avec les Bleus est arrivé à son terme, mais qui s'accroche désormais à son CDI avec la Fédé. Certains sont partis, oui, mais beaucoup des opposants au clan 98 sont toujours là .
Les deux «clans» travaillent désormais ensemble
Si le lobby 98 a pour objectif de capter le pouvoir du football français, Fernand Duchaussoy, actuel président intérimaire, mais aussi Gérard Houllier et leurs amis ont du souci à se faire. Il est toutefois permis de douter que tous ces champions du monde 98 tirent dans le même sens, comme l'a prouvé la récente anicroche entre Laurent Blanc et Lilian Thuram, chacun cherchant à préserver ses intérêts propres, au sujet des sanctions à infliger aux joueurs présents en Afrique du Sud.
Unis par le sang des victoires, les héros de 98 sont en tout cas bien implantés dans le paysage. La bataille pour la conquête du pouvoir ne fait sans doute que commencer. Qui remportera la guerre des clans ? Et surtout, car l'essentiel est bien là , l'équipe de France en sortira-t-elle vainqueur et grandie ?