le 04/09/2010 à 09h01

EdF : c’est quand le bonheur ?

Vous ne rêvez pas, la Biélorussie a bien battu la France à St-Denis
Les Bleus n'avaient pas le droit de perdre ce match-là. Après tout ce qui s'est passé cet été, l'équipe de France devait absolument battre la Biélorussie pour repartir de l'avant. Malheureusement, la défaite, la quatrième d'affilée, ressemble à s'y méprendre à celles d'avant Laurent Blanc.

D'aucuns avaient prédit, sur les ruines sud-africaines, le scénario suivant. Vous allez voir : Raymond Domenech servira de fusible aux grands nababs de la Fédé et de son Conseil fédéral qui devront peut-être sacrifier Jean-Pierre Escalettes pour apaiser les courroux. Mais eux, les premiers responsables du football français, resteront. Laurent Blanc arrivera, l'équipe de France battra la Norvège en amical, c'est quasiment acquis, puis entamera sa campagne de qualification avec deux victoires début septembre. Face à la Biélorussie à domicile, normal, et en Bosnie. La victoire retrouvée, les Bleus se réconcilieraient alors avec les supporters et les médias, et tout repartirait comme avant…

Le scénario tombe à l'eau

Finalement, les grands nababs sont restés, c'est vrai. Ils ont profité du paravent Domenech – Escalettes, flambé sous la pression «populo-médiatico-politique» . Ils ont aussi accroché la tête de Nicolas Anelka au pilori et torturé deux ou trois joueurs, Franck Ribéry, Jérémy Toulalan et Patrice Evra pour ne pas les nommer, afin d'apaiser les foules et les consciences. Pour le reste, le miracle n'a pas eu lieu. En Norvège et contre la Biélorussie, l'équipe de France n'a pas gagné. Elle a même perdu, les deux fois.

Un déficit d'orgueil, de technique et d'intelligence de jeu

Face à la Biélorussie vendredi soir, les mêmes maux, les mêmes symptômes, ont produit le même effet : la défaite. La quatrième d'affilée (deux pour Domenech, deux pour Blanc), la sixième en neuf matchs disputés en 2010 ! Tout le monde ayant convenu que Blanc est l'homme de la situation, la faute hier dévolue à Domenech en revient donc désormais d'abord aux joueurs. Et peut-être aussi, par ricochet, à ceux qui les ont formés.

Ce manque de hargne, d'agressivité, d'orgueil, d'intelligence de jeu, de créativité, de technique, de solution, de tactique, de leadership, de spontanéité, cette robotisation du jeu et des joueurs a une fois de plus conduit à la défaite. Une défaite humiliante, puisque concédée dans l'antre du Stade de France, face à la redoutable équipe de Biélorussie !

Comme les Bleus ont-ils osé perdre ce match ?

Après tout ce qui s'est passé. Avec tout ce qui a été dit et redit sur l'équipe de France. Avec ce sentiment partagé que les Bleus ont failli en Afrique du Sud. Qu'ils ont porté atteinte à l'honneur de leur pays. Pour leur premier rendez-vous à domicile depuis le fiasco sud-africain, les onze joueurs alignés vendredi soir à Saint-Denis n'avaient-ils pas l'obligation de livrer le combat de leur vie, de jouer comme des morts de faim ? De montrer un minimum d'orgueil et de gagner ? Surtout de gagner, coûte que coûte. Soutenus par 76 395 supporters (stat. FFF) optimistes et qui avaient choisi de les soutenir, malgré tout ! Les Bleus n'avaient pas le droit de perdre ce match-là.

Par Nicolas Lagavardan, le 04/09/2010 à 09h01
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