C'est un homme psychologiquement perturbé qui s'est exprimé dans les colonnes de L'Equipe ce mardi. Agressé lors du derby du nord Lens-Lille samedi soir, Emmanuel Boisdenghien, qui a reçu un projectile sur la tête en début de seconde période après l'exclusion d'Issam Jemaâ, a raconté son calvaire. Les minutes qui ont suivi cet incident passées le long de la ligne de touche, juste devant le kop Sang et Or, ont été les plus difficiles à vivre de sa carrière.
«Les projectiles ont continué jusqu'à la fin du match. Il y avait des centaines d'objets sur la ligne de touche. Les joueurs lillois auraient très bien pu être touchés eux aussi. J'entendais depuis la tribune, des gens, dans mon dos, qui criaient : «On t'a touché, on va te finir» , se souvient l'assistant de Tony Chapron. Moralement, c'est compliqué. J'ai du mal à dormir. Je me réveille toutes les deux heures, je revois le stade, je ressens comme une sorte de vertige. Le stade tourne autour de moi.»
«Peut-être a-t-il eu peur»
Emmanuel Boisdenghien a depuis porté plainte et va passer des examens pour déterminer la durée de son arrêt de travail. Si l'état d'anxiété de l'officiel est bien réel, il y aurait toutefois eu plus de peur que de mal chez cet homme à en croire Gervais Martel. «J'ai entendu que l'assistant avait été touché par un briquet ou un autre objet. On n'a rien retrouvé sur le terrain. C'était une boule de papier», a lâché le président du club artésien sur France Bleu Nord.
«Peut-être a-t-il eu peur, a poursuivi le dirigeant lensois. Je suis allé prendre de ses nouvelles après le match et dieu merci il n'y avait pas de blessure apparente. Pour l'instant, l'auteur n'a pas été identifié. Mais il le sera.» Gervais Martel, qui craint une suspension du stade Felix-Bollaert, compte toutefois défendre son public, qui n'est «pas par hasard le meilleur de France», devant la commission de discipline jeudi.