Talentueux pour les uns, agaçant pour les autres, le cas Karim Benzema en équipe de France fait débat. Pourtant que peut-on reprocher au joueur sur le terrain ? Comme face à la Bosnie (2-0), c'est encore le Madrilène qui a débloqué la situation contre le Luxembourg (2-0), alors que le match semblait mal embarqué au vu des rares occasions à se mettre sous la dent lors de la première période. Avec cette réalisation, l'ancien Lyonnais confirme son statut de meilleur buteur des Bleus dans la sélection de Laurent Blanc, avec 10 buts en 31 sélections.
L'international français se montre d'ailleurs décisif avec les Tricolores, car à chaque fois qu'il a marqué en sélection, la France s'est imposée. Ses réalisations sont donc à l'origine de neuf victoires françaises, il avait notamment inscrit un doublé aux Iles Féroé en 2007. Le sélectionneur est d'ailleurs conscient de son apport offensif. «On sait qu'il n'est pas au top physiquement. Il avait fini carbonisé contre la Roumanie. J'ai voulu le faire jouer pour le mettre en confiance car on savait qu'il aurait des occasions. Il n'en a pas eu beaucoup mais il a marqué», a expliqué le Cévenol pour justifier sa titularisation.
Récompensé et sifflé à Metz
Benzema est donc à la peine physiquement. Ce qui n'est pas une surprise, vu son statut de remplaçant au Real Madrid. Avec 141 minutes jouées en Liga depuis le début de la saison avec les Merengue, il n'est pas étonnant qu'il ne parvienne pas à enchaîner deux matches complets en quatre jours. «Il faut qu'il arrive avec un niveau physique excellent pour pouvoir s'imposer. Dans les grands clubs, quand on ne joue pas, c'est difficile. Il faut soit un complément d'entraînement, soit l'opportunité d'enchaîner trois-quatre matches de suite. C'est un problème : à lui de le résoudre», a indiqué le «Président».
Le technicien français semble donc patient avec son attaquant, ce qui n'est visiblement pas le cas de plusieurs supporters français. Nommé homme du match mardi, Benzema a été sifflé dans les tribunes de Saint-Symphorien. Une réaction qui a eu le don de l'agacer, puisqu'il a refusé de parler au micro de l'animateur du stade, puis a esquivé les journalistes. Une susceptibilité qui ne colle pas à la mission de reconquête du public. L'Afrique du Sud est encore dans toutes les têtes et il serait malvenu pour le natif de Lyon de se mettre les supporters à dos, car la France aura encore besoin de son talent.