le 14/10/2010 à 09h31

EdF : pour Giresse, la France n’est pas d’attaque… et alors ?

Qu'il est loin le temps du carré magique. N'est-ce pas Alain Giresse...
Les victoires de l'équipe de France face à la Roumanie (2-0) et au Luxembourg (2-0) ont rassuré sur le plan comptable, à défaut de convaincre. Comme d'autres avant lui, Alain Giresse y est allé de son commentaire, stigmatisant un secteur offensif qui n'a «pas le niveau international». Est-ce vraiment rédhibitoire ? Pas si sûr…

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les récents succès tricolores, face à la Roumanie (2-0) et au Luxembourg (2-0), n'ont pas fait taire les critiques. Certes les Bleus sont en tête de leur groupe, mais cela ne signifie pas pour autant que la formation de Laurent Blanc est au point. Certains, comme Rolland Courbis, regrettent le manque d'audace de l'équipe à 11 contre 10 durant plus d'une demi-heure mardi soir, d'autres pointent des secteurs bien particuliers.

Lequel par exemple ? La ligne offensive. Et à ce petit jeu, Alain Giresse fait mouche. «Les attaquants Bleus n'ont pas encore le niveau international. Contre le Luxembourg, il n'y avait peut-être pas d'espace, mais on n'a pas toujours la possibilité d'en avoir et c'est là qu'un joueur offensif de niveau international doit se montrer créatif et trouver des solutions pour débloquer la situation», a expliqué l'ancien milieu tricolore sur RMC.

Une concurrence mieux lotie

Dans les faits, difficile de lui donner tort. Là où l'Espagne possède Fernando Torrès et David Villa, les Pays-Bas Dirk Kuyt et Robin Van Persie, l'Allemagne Miroslav Klose et Thomas Müller, là encore où le Brésil peut se targuer d'aligner Luis Fabiano, Robinho ou Alexandre Pato, l'Argentine avec Leo Messi, Carlos Tevez et Gonzalo Higuain, ou enfin le Portugal, qui a l'arme secrète, Cristiano Ronaldo, que peut brandir la France ?

Un Florent Malouda, aussi brillant avec Chelsea qu'éteint avec les Bleus ? Un Franck Ribéry trop souvent blessé ? Des Mathieu Valbuena, Loïc Rémy ou, plus récemment, Dimitri Payet en phase d'éclosion internationale ? Même le joyau maison, Karim Benzema, est inconstant en sélection et remplaçant au Real Madrid. Pour Giresse, l'ancien Lyonnais reste pourtant l'atout numéro un. «Karim Benzema a le potentiel pour faire autre chose. […] Pour arriver au niveau international que l'on est en droit d'attendre de lui, je pense qu'il faut qu'il se mette le pied à l'ouvrage», a insisté l'actuel sélectionneur du Mali.

L'espoir est permis

Moins pourvue en attaque que ses concurrentes européennes, la France n'a-t-elle, pour cette raison, aucune chance d'exister sur la scène internationale ? Pas forcément… D'abord, laissons le temps au temps. Car si à l'instant T, les Bleus ont une force de frappe inférieure, rien n'est figé. Et, au vu de la jeunesse de nos troupes, la marge de progression est réelle. La prochaine grande compétition internationale n'aura lieu qu'en juin 2012. Soit près de deux ans pour grandir.

Notre attaque sera-t-elle prête le jour «J» ? A moins d'être devin, difficile à dire dès aujourd'hui. Reste que l'inverse ne serait pas rédhibitoire, si le collectif, lui, est bien huilé. 1998, ça vous dit quelque chose ? Cette année-là, la France n'a pas gagné la Coupe du monde grâce à ses buteurs. Alors, oui, on avait Zizou et une grosse base défensive, mais Stéphane Guivarch et Christophe Dugarry n'étaient que de modestes attaquants de Ligue 1. David Trezeguet et Thierry Henry, eux, n'étaient que des minots. Cela laisse de l'espoirÂ…

Par Mael Moizant, le 14/10/2010 à 09h31
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