A l'image de son prédécesseur, même si le registre et le phrasé divergent avec Pape Diouf, le président de l'OM, Jean-Claude Dassier, maîtrise la communication. Ancien cadre à Europe 1, TF1 et Eurosport, le dirigeant phocéen était donc totalement dans son élément à sa sortie des locaux de la Ligue de football professionnel, ce jeudi matin. L'encadrement olympien était venu défendre sa position devant la commission d'appel, suite à la fermeture par la LFP des tribunes visiteurs lors des rencontres entre le PSG et l'OM cette saison.
Alors que la décision de la commission devrait être rendue publique sous 48 heures, Dassier est apparu confiant, n'omettant pas de saluer la capacité d'écoute des membres de ladite commission. «Les choses se sont bien passées et l'ambiance de travail a été bonne. Les débats ont été largement juridiques. Et j'estime que nous avons été écoutés avec beaucoup d'attention par les membres de la commission et son président, Jean-Pierre Klein», s'est enthousiasmé le président marseillais.
«Nos arguments ont compté»
Justement, en compagnie du directeur général Antoine Veyrat, qu'a-t-il dit à la commission d'appel ? «Nous avons plaidé ce que nous avions dit que nous plaiderions, à savoir que la décision d'empêcher nos supporters de monter à Paris le 7 novembre était injuste et apparaissait comme une sanction pour nos supporters qui sont exemplaires depuis plusieurs années», a insisté Dassier.
Malgré le bon déroulement des débats ce matin, le dirigeant olympien refuse d'anticiper quelque verdict qui soit. «Faire des pronostics aujourd'hui serait imprudent. Les choses se sont bien passées et je pense que nos arguments ont compté, j'en suis convaincu», a seulement avancé l'ancien directeur de l'information à TF1. L'une des propositions de l'OM, à savoir organiser la rencontre au Stade de France pour faciliter le contrôle des supporters comme lors de la finale de la Coupe de France 2006, a par ailleurs été déjà refusée par le PSG.
Forces de l'ordre dans les manifsÂ… donc pas au Parc !
Et si l'appel échouait ? Dassier sort ses jokers. Prise par la LFP «sans concertation» , la mesure de fermer les tribunes visiteurs «pourrait être considérée comme un point faible de la part de la COC (commission d'organisation des compétitions)», a-t-il envisagé. Dassier attend également la décision du tribunal administratif, auquel l'OM a demandé de casser la décision de la Ligue. La réponse est attendue pour jeudi prochain.
Quid du boycott alors ? «Quand ces décisions seront connues, on reverra nos supporters pour voir ce qu'il convient de faire. Parler de boycott aujourd'hui n'a pas de sens», a tempéré Dassier, pour éviter de froisser la commission d'appel de la LFP. La véritable crainte du président est finalement ailleurs : «On ne peut pas non plus oublier la situation sociale complexe de notre pays qui fait appel à de nombreuses forces de l'ordre. J'imagine mal que la commission ne tienne pas compte du climat général dans le pays. Ce qui ne nous est pas forcément favorable…» Convaincre une commission, cela reste possible pour Dassier. Mais un pays en grève, c'est plus compliqué…