Qu'elle semble loin l'équipe de France du Mondial 2010 ! Ces Bleus incapables de développer un jeu collectif digne de ce nom. Une période où les numéros de solistes des Ribéry and co étaient si prévisibles et si symptomatiques à la fois. L'absence de fil conducteur général donnait finalement les clés du jeu aux individualités offensives. La suite, on la connaît…
Aujourd'hui, cette période noire est derrière. Laurent Blanc est arrivé, et a replacé le groupe au centre des intérêts individuels. Et si ses deux premières sorties à la tête des Bleus se sont soldées par deux échecs en Norvège (2-1) et face à la Biélorussie (0-1), l'équipe de France reste depuis sur quatre victoires consécutives, dont la dernière obtenue face à l'Angleterre (1-2), mercredi soir.
Des éloges, encore des éloges…
Mieux encore, ces Bleus-là affinent leur partition collective au fil des rencontres. Une fluidité dans le jeu, l'émergence d'automatismes, des victoires, et surtout un succès à Wembley, il n'en fallait pas plus aux observateurs pour se montrer dithyrambiques. «Une équipe de France formidable» et «un plaisir (enfin) partagé» pour le consultant de RMC, Jean-Michel Larqué. «Ce n'est pas fini», prévient de son côté le président par intérim de la FFF, Fernand Duchaussoy.
Plus près du terrain, le vaincu du jour, Fabio Capello, loue la force des Français, à savoir «les passes courtes et la possession de balle» . Les mots sont différents, mais Blanc rejoint les propos du sélectionneur anglais : «On a respecté ce qu'on voulait faire, jouer au sol et faire tourner le ballon.» Inarrêtable dans l'éloge, Duchaussoy enchaîne sur le nouveau patron des Bleus cette fois : «Laurent Blanc a fait un travail fantastique !»
Blanc et Lizarazu plus tempérés
Après six matchs à la tête de l'équipe de France, Blanc est déjà un héros. Son équipe, elle, est déjà «formidable». Si les progrès sont indéniables, n'est-il pas un peu prématuré de s'emballer ainsi ? Le sélectionneur tricolore donne lui-même la réponse : «L'équipe était en construction avant de jouer les Anglais. Elle l'est toujours après.» Bixente Lizarazu se montre tout aussi modéré. «Je suis partagé entre la belle prestation des Bleus et l'étonnante faiblesse de l'équipe anglaise», a avoué le consultant sur RTL.
Vingt-et-unième au classement Fifa, la France porte d'ailleurs encore les stigmates de ses échecs passés. Pour revenir au premier plan, la route promet donc d'être longue et certainement sinueuse. Les Bleus devront afficher leur nouveau visage sur le long terme. Et dans cette quête, le prochain test s'annonce très instructif. Le 9 février, ce sera au tour du Brésil de défier l'équipe de France. Rendez-vous est pris…