le 15/02/2011 à 10h30

Le fiasco sud-africain des Bleus : Domenech livre enfin sa vérité !

Raymond Domenech et la fameuse lettre des joueurs.
On l'attendait, Raymond Domenech l'a fait. Alors qu'il avait promis qu'il n'évoquerait jamais le sujet, l'ancien sélectionneur des Bleus est revenu sur sa décision et livre enfin sa vérité sur le fiasco sud-africain de l'équipe de France. Et les «sales gosses inconscients» de Knysna ne sont pas épargnés.

«Je ne parlerai ni maintenant, ni jamais.» Au sortir de la Coupe de monde et du tollé provoqué par la grève des joueurs de l'équipe de France, Raymond Domenech, invité par la FFF à s'expliquer sur le fiasco sud-africain des Bleus et pourchassé par les caméras, avait fait savoir qu'il ne s'exprimait jamais sur le sujet.

L'ancien sélectionneur tricolore est revenu sur sa décision. Parce qu'il n'est pas «l'abruti que l'on décrit» et que «tout le monde parlant à (sa) place, il a envie de rétablir (sa) vérité». Dans un entretien accordé à L'Express, Domenech sort enfin du silence et balaie tous les sujets qui ont fait polémique. A commencer par la fameuse lettre des joueurs expliquant les raisons de leur grève lue devant les journalistes.

«Personne ne voulait lire ce machin ! J'y suis allé»

«Ça faisait plus d'une heure qu'on était là. Il fallait bien que quelqu'un prenne ses responsabilités et arrête cette mascarade ! Toutes les caméras étaient braquées sur le bus, des centaines de gamins attendaient sur le bord du terrain. On était la risée du monde, s'emporte Domenech. J'ai dit : «On arrête, je n'en peux plus !» Personne ne voulait lire ce machin ! J'y suis allé. Si j'avais réfléchi deux secondes, je serais parti...»

«A ce moment-là, je me dis qu'ils sont devenus fous et qu'ils ne se rendent pas compte, poursuit Domenech. Aujourd'hui, je sais que j'avais tort : ils savaient très bien ce qu'ils faisaient. Ils ont même fermé les rideaux du bus pour se cacher des caméras. (...) Avec le recul, je les vois surtout comme une bande de sales gosses inconscients.»

«Soyons clairs : je me suis planté»

Maintenant, le compagnon d'Estelle Denis sait aussi que les torts sont partagés et ne cherche pas à se dédouaner : «Soyons clairs : je me suis planté, je n'ai pas dû choisir les bons joueurs ni trouver les mots qu'il fallait. Je n'accepte pas la critique des politiques, ni celle des anciens joueurs reconvertis dans le journalisme, mais cela ne m'empêche pas de tirer mon propre bilan.»

S'il se reconstruit petit à petit, Raymond Domenech reconnaît pour terminer qu'il a encore besoin de temps pour tout oublier. Certains souvenirs douloureux restent vivaces : «J'ai encore besoin de balayer certains souvenirs avant de pouvoir démarrer une nouvelle aventure. C'est comme en amour : il faut avoir oublié une femme pour pouvoir en aimer une autre.»

Par Pierre-Damien Lacourte, le 15/02/2011 à 10h30
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