le 21/02/2011 à 17h15

Triaud et l’obscurantisme du monde du football

J.-L. Triaud est désespéré par les erreurs d'arbitrage
La coupe est pleine pour Jean-Louis Triaud qui ne sait plus comment faire pour redresser la barre. Plutôt que d'accabler ses joueurs, le président des Girondins de Bordeaux a dénoncé l'obscurantisme qui règne dans le football, français notamment, regrettant l'absence de la vidéo et l'impossibilité de dénoncer les injustices sans être sanctionné.

Alors que son actionnaire Nicolas de Tavernoist a confié vouloir prendre le temps de la réflexion et ne pas se précipiter pour prendre des décisions suite aux mauvaises performances de son équipe, le président des Girondins de Bordeaux, Jean-Louis Triaud est remonté à la charge contre l'arbitrage après la défaite à Lorient (5-1), source de bien des problèmes de son équipe selon lui.

J.-M. Triaud – «on nous a enfoncé la tête à chaque fois»

Selon Triaud, cette déroute bretonne est trop grosse pour être vraie. Et le niveau médiocre de son équipe serait lié à la mauvaise qualité de l'arbitrage en général et à la frustration de la défaite injuste concédée contre Caen (1-2) une semaine plus tôt ! «Lorsqu'une équipe est régulièrement victime de mauvaises décisions, le risque de déstabilisation est immense» , a-t-il jugé dans un nouveau billet d'humeur publié sur le site officiel.

«Une spirale négative est très complexe à enrayer surtout lorsqu'après un bon résultat, vous êtes spoliés du match suivant. Chaque fois que l'on a repris pied, on nous a renfoncé la tête sous l'eau» , a-t-il accusé avant de demander l'introduction d'urgence de la vidéo pour aider ses amis arbitres.

J.-L. Triaud – «on persiste dans la voie de l'obscurantisme»

«Aujourd'hui chacun le reconnait, l'arbitrage est chaque saison plus difficile et plus aléatoire. Malgré l'honnêteté et la bonne volonté de nos arbitres, les erreurs se multiplient. Pourquoi toujours et encore refuser l'assistance de la vidéo, utilisée avec succès dans d'autres sports» , s'est interrogé Triaud ? Selon lui, les arguments avancés par les anti-vidéo ne tiennent pas debout.

«Au risque de fausser une compétition et à l'appui d'arguments romantiques dépassés (conserver le caractère humain de l'arbitrage, l'erreur fait partie du jeu, le même arbitrage pour tous les niveaux...) ou fallacieux (les erreurs s'équilibrent sur une saison), on persiste dans la voie de l'obscurantisme» , a-t-il déploré avant de regretter que ses propos à l'encontre de Saïd Ennjimi ait amené le Conseil national de l'éthique à le convoquer.

La liberté d'expression a des limites

«Que l'on m'ôte d'un doute. Sommes-nous au 21ème siècle, époque où il est autorisé, voir recommandé, de dénoncer erreurs et injustices ? Ou bien sommes-nous en d'autres temps où toute contestation vous conduisait immanquablement devant un tribunal ?» Triaud est amer, cela se sent et se comprend, étant donné la chute spectaculaire de son équipe, passée du toit de la Ligue 1 à la cave en un an.

Par Nicolas Lagavardan, le 21/02/2011 à 17h15
Ça a fait le BUZZ actuellement