En alignant trois milieux défensifs face au FC Barcelone samedi dernier (1-1), Pepe, Khedira et Xabi Alonso, José Mourinho avait immédiatement annoncé la couleur : le Real Madrid ne partirait pas la fleur au fusil lors du premier clasico. Prudent, replié sur ses bases, le club madrilène a tout fait pour éviter une nouvelle déculottée et se rassurer avant les trois rendez-vous suivants.
Si la tactique du Special One est louable, elle ne fait en revanche pas que des heureux. Pour Johan Cruyff, véritable apôtre du beau jeu, le Portugais a porté un coup terrible au football. «Si on perçoit le football comme un spectacle ou un divertissement, Mourinho n'est pas un entraîneur de football, c'est un technicien de titres», juge le Néerlandais.
«L'équipe n'avait aucune personnalité»
Même la légende du Real Alfredo Di Stefano a failli s'étrangler en suivant ce clasico : «L'approche n'a pas été bonne. On s'est contenté de courir, de faire des allers-retours. L'équipe n'avait aucune personnalité.» En revanche, un homme est venu à la rescousse de Mourinho. Pas forcément celui qu'on attendait.
«Après le 5-0 au Camp Nou, il fallait changer quelque chose. C'est logique. Comme supporter, je crois que toutes les équipes qui ont essayé de jouer d'égal à égal avec le Barça ont souffert. Je pense que la stratégie du Real était adéquate. On verra ce qui se passera lors des prochains matchs», a fait savoir le n°1 mondial de tennis, Rafael Nadal.
A l'arrivée, José Mourinho pourrait mettre tout le monde d'accord. Si le Real remporte la finale de la Coupe du Roi mercredi puis se qualifie pour la finale de la Ligue des Champions, quelle que soit la manière, on criera une nouvelle fois au génie. Le Portugais n'est pas là pour faire le spectacle. Mais bien pour mener son équipe à la victoire.