Camacho c'est fini. Une nouvelle fois, le retour sur le banc de l'ancien joueur madrilène a débouché sur un fiasco. Déjà en 1998, José Antonio Camacho n'avait passé que 23 jours au poste d'entraîneur du Real Madrid. Cette année Camacho aura passé un peu plus de deux mois sur le banc de touche. Mais cette semaine lui a été fatale. Mercredi le Real implosait à Leverkusen devant le Bayer (3-0) lors du premier match de Ligue des Champions. Et ce week-end, le «club le plus prestigieux du monde» a sombré a Barcelone, humiliation suprême, face à l'Espanyol. La douceur de l'été indien en Catalogne, s'est transformé en fournaise infernale pour l'équipe de Camacho, qui avait pourtant décidé de faire tourner son effectif (Beckham, Raul, Morientes sur le banc). L'Espanyol l'a emporté sur le score de 1-0 (but de Maxi Rodriguez à la 42ème minute), tandis que du côté merengue, Ronaldo manquait un penalty alors que Samuel et Michel Salgado se faisaient expulser. C'en était trop pour Camacho qui, dans la foulée présentait sa démission au Président Florentino Pérez. Démission acceptée lundi matin. Lors d'une conférence de presse, Camacho a déclaré que «cette année, le président, le comité directeur et les supporteurs ont cru en moi, mais je constate que le rendement de l'équipe n'est pas celui qu'il devrait être, et qu'il ne va pas s'améliorer pendant que je suis là . En restant, le club pouvait entrer dans une crise encore plus grande, j'ai donc décidé d'arrêter» . Le Real ne compte pourtant qu'un seul point sur la tête du classement, occupée par 7 clubs. Mais au delà des résultats sportifs, c'est dans le vestiaire que se trouve la véritable raison du départ de l'entraîneur. Les «piliers de l'équipe» se seraient très rapidement opposés à ses méthodes rigoureuses. Florentino Perez a nommé l'assistant de Camacho, Mariano Garcia Remon, au poste d'entraîneur intérimaire, tout en ajoutant que «Camacho va continuer à travailler avec nous» . Mais le Real continue d'offrir une bien triste image et Florentino Perez n'a certainement pas retenu les leçons de la saison passée (0 titre, et obligation de passer par le tour préliminaire de la Ligue des Champions).
Espanyol et Osasuna belles surprises
En tête du classement de la Liga, se trouve donc l'Espanyol de Barcelone. Belle revanche pour cette équipe, qui la saison passée (alors entraînée par Luis Fernandez) avait assurée son maintien lors de l'ultime journée. Avec sept points en trois matchs, le «petit club» de Barcelone effectue un excellent début de championnat. Le secret de sa réussite ? Une équipe composée de vieux briscards du foot espagnol (De la Pena, Pochettino, Amavisca,…) et quelques espoirs (le Camerounais Kameni dans les buts, ou encore l'ancien Monégasque Ibarra). Avec en plus un attaquant «pichichi» (meilleur buteur de liga) en la personne de Maxi Rodriguez (quatre buts), l'Espanyol peut voir l'avenir en rose. Autre surprise, la très bonne place d'Osasuna (vainqueur du promu Getafe 1-0). Le club de Pampelune avait certes, réalisé un recrutement intéressant (avec l'attaquant Milosevic), mais qu'après trois journées les rouges et noirs se retrouvent uniquement devancés à la différence de buts au classement, c'est un étonnement. Autre leader, mais ce n'est pas une surprise, le FC Valence. Le tenant du titre, est en embuscade pour profiter du moindre faux pas de ses adversaires. Ce week-end les hommes de Claudio Ranieri, se sont imposés 3-1 face à la Real Sociedad. L'ancien joueur de la Juventus, Marco di Vaio s'est offert un doublé, avant que Mista ne ferme la marque. Le club de Saint-Sébastien a réduit le score par l'intermédiaire de l'ancien Parisien Mikel Arteta (82ème sur penalty). Enfin à noter que Saragosse est venu à bout d'Albacete dans un match complètement fou (victoire 4-3 grâce notamment à un doublé de Javi Moreno). Le Real Saragosse qui compte aussi sept points à l'issue de cette troisième journée.
Zoom sur…Atletico Madrid – Barcelone
Le Barça, tout simplement irrésistible depuis le début de saison (deux victoires en Liga, une en Ligue des Champions) passait son premier véritable test sur le plan national, en se déplaçant à Madrid. Non pas pour y affronter l'ennemi héréditaire, le Real, mais l'autre club de la capitale, l'Atletico Madrid qui comptait également deux victoires en deux matchs de Liga. Les Blaugranas (avec Giuly titulaire sur le flanc droit de l'attaque), entamaient parfaitement la partie, Ronaldinho obligeant Leo Franco à une belle parade. Cependant les Madrilènes répondaient du tac au tac, et Ibagaza expédiait un coup franc sur le montant de Victor Valdès. Le match s'emballait et Giovanni Van Bronckhorst ouvrait le score (21ème minute) en reprenant un ballon mal négocié par la défense adverse suite à un débordement de «Ronnie» (un Ronaldinho encore loin de sa meilleure forme). Mais dès la reprise (50ème), dans une ambiance de feu, Fernando Torres, partait seul au but, et trompait Valdes. Le stade Vicente Calderon pouvait exulter pour fêter le troisième but de la saison de l'idole du club. Le Barça malgré une très nette domination ne parvenait pas à prendre l'ascendant sur des Madrilènes bourrés d'enthousiasme. Score final : 1-1. Malgré ces deux points perdus, le Barça continue de faire figure de favori pour le titre, tant son jeu semble au point. L'intégration des nouvelles recrues (Edmilson, Deco, Giuly, Larsson ou Eto'o) s'est faite très rapidement et les Barcelonais peuvent plus que jamais croire à ce titre qui les fuit depuis 1999.
Le joueur au top : Savo Milosevic
Savo Milosevic est un baroudeur. Depuis le début de sa carrière, il y douze ans, le Serbe a posé ses valises dans pas moins de sept clubs différents. A chaque fois, le résultat est le même. Des buts en pagaille, une technique diabolique (il marqué la semaine dernière face à La Corogne un but extraordinaire, d'une feuille morte à l'entrée de la surface) et la satisfaction du devoir accompli. C'est encore le cas cette saison à Osasuna (son quatrième club espagnol après Saragosse, le Celta Vigo et l'Espanyol), où il a signé cet été. Déjà meilleur buteur de la Liga (quatre buts en trois matchs), Milosevic n'a pas fini de régaler les supporters des quatre coins d'Europe.
La stat' : 10
C'est le nombre de buts inscrits par les clubs espagnols dans le premier quart d'heure de la seconde période lors de cette troisième journée de Liga. Un tiers des buts (10 sur 33) ont été inscrits lors des quinze premières minutes «post reprise» . En comparaison, c'est lors du premier quart d'heure de la première période que les clubs de Liga ont le moins marqué : deux buts seulement (soit 6% du total de la journée). Et leurs voisins ? Les Anglais marquent davantage entre la 60ème minute et La 75ème, tout comme les Italiens, alors que nos joueurs de l'hexagone ont une préférence pour le dernier quart d'heure du match.
La phrase : Roberto Carlos
Interrogé par une radio sur les méthodes ,réputées très dures, de son entraîneur, Roberto Carlos a répondu que «taper du poing sur la table ne servait à rien, seulement à se faire mal ou à casser la table» . Cette petite phrase montre l'étendue de l'incompréhension qui persistait entre l'entraîneur et les joueurs. Etendue qui s'est transformée en gouffre depuis la démission de Camacho. Espérons surtout que Florentino Perez ait encore assez d'argent pour acheter des nouvelles tables…
Résultats
Espanyol Barcelone – Real Madrid (1-0)
Maxi Rodriguez (42')
Osasuna - Betis Seville (3-2)
Aloisi (53'), Melli (72' c.s.c), Milosevic (82') ; Melli (34'), Edù (64')
Valence - Real Sociedad (3-1)
Di Vaio (37' et 51'), Mista (74') ; Arteta (82' s.p)
Numancia - Getafe (1-0)
Pineda (6')
Majorque - Malaga: (1-2)
Delibasic (70') ; Edgar (24'), Wanchope (81')
Saragosse - Albacete (4-3)
Javi Moreno (3' et 53'), Savio (58'), Villa (69') ; Pacheco (32'), Redondo (41'), Ruben Castro (89')
FC Seville - Levante (3-0)
Renato (21'), Baptista (46' et 53')
Santander - Villarreal (1-1)
Juanma (90') ; Anderson (59')
Atletico Madrid - FC Barcelone (1-1)
Fernando Torres (50') ; Van Bronckhorst (22')
Athletic Bilbao - La Corogne (1-2)
Iraola (54') ; Pandiani (55'), Luque (90')
Classement
1. Espanyol, 7 pts (+4)
2. Atletico Madrid, 7 (+4)
. Barcelone, 7 (+4)
4. Osasuna, 7 (+3)
. Real Saragosse, 7 (+3)
. Valence, 7 (+3)
7. FC Séville, 6 (+2)
8. Real Madrid, 6 (+1)
9. Numancia, 4 (0)
10. Levante, 4 (-1)
. La Corogne, 4 (-1)
12. Malaga, 4 (-1)
13. Majorque, 3 (-1)
14. Athletic Bilbao, 2 (-1)
15. Villarreal, 2 (-1)
16. Real Sociedad, 2 (-2)
17. Betis Séville, 1 (-4)
18. Santander, 1 (-4)
19. Albacete, 0 (-4)
20. Getafe, 0 (-4)
Prochaine journée
Albacete - Majorque
Barcelone - Saragosse
Bétis Séville - Athletic Bilbao
La Corogne - Valence
Real Madrid - Osasuna
Real Sociedad - Santander
Getafe - Espanyol
Levante - Atlético Madrid
Villarreal - Séville
Málaga - Numancia