Les audiences sont au rendez-vous, le spectacle est de qualité et l'état d'esprit est irréprochable. Tous les ingrédients sont réunis pour que le football féminin prenne une nouvelle dimension en France. La victoire lors des quarts de finale face à l'Angleterre (1-1, 4 tab à 3) aura peut-être permis de produire un déclic dans les têtes françaises.
L'équipe de France féminine de football va-t-elle réaliser l'exploit de sortir les Etats-Unis mercredi à l'occasion des demi-finales du Mondial 2011 ? Difficile de prédire le scénario de cette rencontre mais les Tricolores ont gagné en ambition depuis le début de la compétition. «Ce qui arrive maintenant, c'est tout sauf du bonus. On a fini la première compétition puisqu'on va aux Jeux de Londres. A présent, une deuxième compétition commence» , a prévenu ce lundi l'entraîneur des Bleues, Bruno Bini, en conférence de presse à Düsseldorf.
Alors que le dernier carré de la compétition pouvait être considéré comme un objectif ambitieux au début de la compétition, les filles sont montées en puissance depuis le début de la préparation. «Il ne reste plus que deux matchs pour être championne du monde, on est maintenant obligé de sortir du bois. Ce seront deux matchs de folie» , a poursuivi le technicien tricolore. En cas de qualification, les françaises auraient le privilège de disputer la finale à Francfort face au vainqueur de la rencontre opposant le Japon à la Suède.
Sur les traces de la bande à Jacquet ?
S'il ne s'est pas trop attardé sur le futur adversaire en demi-finale, Bruno Bini s'est en revanche laissé aller à quelques commentaires concernant sa propre image dans les médias. «Coacher des matchs, ça ne se fait pas en lançant des oranges. En France, on classe très vite les gens dans les tiroirs, et là j'ai l'impression d'être classé comme un poète. Mais on ne fait pas trois finales de Championnat d'Europe en 19 ans, et on ne va pas en demi-finale de Coupe du monde si l'on n'a pas quelques compétences sur le terrain» , a rappelé le technicien français.
Lorsqu'on observe le parcours des Bleues lors de cette Coupe du monde, le parallèle avec l'équipe de France masculine, vainqueur du titre mondial en 1998, est inévitable et le football féminin est peut-être à un tournant de son histoire. Un premier titre dans cette compétition serait un véritable exploit lorsqu'on observe les nations présentes en Allemagne et le niveau affiché depuis une quinzaine de jours. «Chacun écrit sa propre histoire. Il faut se servir de celles des autres mais on ne peut pas vivre au travers. C'est leur truc à elles» , a répondu l'entraîneur des Bleues devant les médias.