Le billet d'humeur de Nicolas Lagavardan
Le petit monde du football est devenu tellement policé que le moindre fait, la moindre déclaration, le moindre geste d'humeur d'un joueur ou dirigeant qui sort ne serait-ce qu'un peu des clous, se transforme immédiatement en une polémique. Vous vous rendez compte, Michel Bastos a osé faire un geste non vulgaire et non insultant aux supporters stéphanois mercredi soir en 8e de finale de la Coupe de la Ligue ! Un geste qu'il exécute après chacun de ses buts mais qui lui a valu cette fois-ci un carton jaune !
Immédiatement après la rencontre, l'arbitre a conforté sa décision, Christophe Galtier a condamné le geste, de même que Lynel Kitambala ( «ce n'est pas un très beau geste de sa part» ) et d'autres Verts irrités que leurs supporters aient été chambrés de la sorte. Les pauvres supporters… Il n'y a pourtant pas de quoi fouetter un chat. Pourquoi Bastos ne pourrait-il pas titiller les supporters stéphanois, alors même que ces derniers ne se sont pas privés pour chambrer et insulter les joueurs lyonnais ?
Marre de ce football au goût de savon, où toute manifestation est réprimandée voire sanctionnée
Bienvenue au pays de oui-oui, ou des Bisounours, comme vous voulez. Un pays ou aucune tête ne doit dépasser du rang, ou il faut toujours être sage, poli, respectueux, consensuel, adopter la langue de bois pour ne surtout pas risquer de froisser quiconque, pas même son meilleur ennemi. Evidemment, il ne s'agit pas d'autoriser la violence, le racisme ou toute autre activité déviante. Mais si même les derbies ne sont plus un peu chauds, un peu tendus… Alors le foot est foutu ! Sus à ce monde pour enfants de quatre ans.
Après le match, Bastos a adopté cette fameuse langue de bois pour ne pas risquer d'envenimer la situation et s'attirer par exemple les foudres de la LFP. Son président Jean-Michel Aulas a pris moins de précaution en affirmant que ce geste était la réponse aux insultes subies par son joueur durant le match. Au moment de tirer le penalty, des projectiles sont tombés de la tribune, obligeant l'arbitre à suspendre momentanément la rencontre. Mais au lendemain de la victoire de l'OL dans le Chaudron, la presse parle moins des jets et insultes des supporters que du geste de Bastos. Stop !
Je le sais, mes propos risquent de m'attirer les foudres de certains. Mais peu importe. Je tiens quand même à préciser qu'évidemment, le contenu de ce billet aurait été identique si un joueur stéphanois avait chambré des supporters lyonnais. Marre de ce football au goût de savon, où tout est interdit et plus rien n'est autorisé…
Et vous, que pensez-vous du geste de Bastos ? Etes-vous d'accord avec le polissage toujours plus important du football ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire» …