le 30/10/2003 à 02h06

Baup, seul responsable ?

Une grande majorité d'entre vous (90%) ne considère pas Elie Baup comme unique source des maux bordelais. Vous êtes même peu nombreux à lui faire des reproches, préférant montrer du doigt les dirigeants et actionnaires girondins. Retrouvez vos réactions pour le débat du Jeudi !

Cela faisait longtemps que le Débat n'avait pas offert autant de réactions concordantes. On est même passé très proche du réel consensus. La plupart d'entre vous ont fait remarquer les états de services appréciables de l'ancien coach bordelais (un titre de champion, une Coupe de la Ligue et 6 qualifications européennes), soulignant d'évidentes compétences. Vous avez été également nombreux à évoquer les saignées récurrentes de l'équipe bordelaises (départs de Pauleta, Savio ou encore Smertin cette année), émettant ainsi des doutes quant à la réelle ambition de l'équipe dirigeante. Alors, Baup est-il le seul responsable du naufrage de Bordeaux ? Vous avez réagi pour Maxifoot !

OUI : Il n'a pas su renouveler son équipe

Dans le but de finir avec l'avis qui l'a emporté (qui plus est de très loin), nous allons commencer par considérer l'avis des 5% d'entre vous estimant Baup comme grand responsable du début de saison raté de Bordeaux (aucun d'entre vous ne le considère comme responsable à 100%). C'est Yoyos qui symbolise le mieux cet avis, reprochant au technicien sa rigidité tactique (4-4-2 depuis plusieurs saisons sans jamais changer) et sa mauvaise gestion de certains joueurs à priori très talentueux : «Depuis qu'il a gagné le titre en 1999, Baup a gardé le même schéma tactique, cela devenait vieux et très classique». Ensuite, il fait référence au cas de plusieurs joueurs (Christian, Deivid en particulier) réputés lors de leur recrutement et dont la côte a baissé en Gironde. C'est là la principale source de critiques à l'égard d'Elie Baup, nombreux d'entre vous ayant fait référence aux Martins, Meriem, Dhorasoo, qui n'ont jamais trouvé leurs marques avec Baup malgré un talent évident.

Les mitigés : Il n'était plus l'homme de la situation, de là à être seul responsable ...

Certains d'entre vous (5%), estiment que Baup a de nombreux torts, à peu près pour les mêmes raisons que ci-dessus. Cependant, pour cette partie d'entre vous, l'entraîneur fait partie d'un ensemble qui ne fonctionnait pas à Bordeaux : tous les dirigeants y compris l'entraîneur. Patrice, même s'il estime que Baup n'est pas seul responsable, lui fait plusieurs reproches, à peu près similaires à ceux faits plus hauts : «Il a certes des torts, comme son système de jeu trop rigide, fraînant toute créativité. De plus des joueurs tels Meriem, Ziani, Martins ou Dhorasoo ont échoué à Bordeaux avant de revivre ailleurs». Mais les arguments de Bruno, montrent bien que malgré ses erreurs, le technicien n'était peut être pas le seul à devoir partir : «Il est clair que le message de l'entraîneur ne passait plus auprès des joueurs, et qu'il était nécessaire de créer un électrochoc au sein du groupe. M6 et Mr Triaud ne lui ont pas donné les moyens de combler les départs. On est encore en présence d'un exemple hallucinant de la gestion des clubs par les actionnaires».
Il fait donc ici référence au principal argument des pro-Baup : il n'a pas pris seul toutes les décisions relatives au domaine sportif.

NON : L'équipe dirigeante est la première fautive

Voici donc l'avis de la majorité (90%). Pour vous, le technicien bordelais a avant tout beaucoup apporté au club. C'est ce que dit Ceraulo : «Elie a prouvé ses qualités d'entraîneur puisqu'il a permis aux Girondins d'être champion de France, de gagner la Coupe de la Ligue et d'être qualifié 6 fois pour la Coupe d'Europe». Maury appuie cet avis tout en essayant de trouver les autres raisons de l'échec bordelais : "Le palmarès de Baup à Bordeaux est unique. Les véritables coupables se trouvent ailleurs. M6 n'a apporté aucun fond cette année aux Girondins. Baup a fait avec les moyens inexistants qu'on lui a donné cette année". Il soulève donc le problème de l'équipe dirigeante girondine et du faible soutien des actionnaires. Ce sont donc ces derniers qui sont responsables selon vous, de l'affaiblissement de l'équipe au fil des ans. Thierry : «Depuis l'arrivée de Baup, Bordeaux a préféré vendre, chaque année, ses meilleures joueurs tels que Wiltord, Micoud, Pauleta, Savio, Dugarry, Smertin ...». De plus, vous estimez le recrutement de Bordeaux, sur lequel Baup n'avait pas les pleins pouvoirs (Joël :«Baup n'a pas choisi les recrues») peu convaicant. C'est l'avis de Romualdo («le problème vient avant tout de la cellule de recrutement»), de Robert («Remplacer Pauleta par Deivid n'est pas la preuve d'un club ambitieux») ou encore Serge («trop de cadres partis laissent gamberger les nouvelles pousses»).

Ensuite, vous êtes quasiment unanimes en évoquant le monde impitoyable du foot qui condamne en premier les coach («Chaque fois qu'une équipe rame, c'est l'entraîneur qui trinque» Fransan) et fait la part belle à l'aspect purement financier. C'est ce que pense UB78 : «Que peut-on dire d'un actionnaire qui demande avant tout des résultats financiers plutôt que sportifs ? Le problème se situe en amont».

C'est Bruno qui conclut en évoquant un phénomène apparut ces dernières années : la gestion des clubs par des personnalités s'y connaissant peu en football et pensant pouvoir diriger une équipe comme une entreprise : «A croire que les actionnaires de M6 sont tous des experts en football. Selon eux, Elie Baup a toujours eu ce qu'il fallait pour accéder aux plus hautes marches de L1, ce qui est faux. Je pense que nous sommes aujourd'hui de plus en plus, dans une configuration où des gens qui ne connaissent rien au football se trouvent décisionnaires et influents, et ça c'est triste».
Cette évocation peut faire penser à ce qu'il s'est passé à Marseille sous la présidence de Mr Marchand, ou à Paris avec Mr Perpère : à chaque fois les résultats sportifs furent très décevants.

Il est donc évident qu'Elie Baup n'est pas seul responsable des mauvais résultats de Bordeaux. Même s'il a sûrement fait certaines erreurs, il n'en est pas moins victimes des impératifs économiques, omniprésents aujourd'hui dans le monde du sport. Merci à tous les internautes ayant participé au débat. Et à la semaine prochaine !!

Par Nicolas Jucha, le 30/10/2003 à 02h06
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