le 05/05/2012 à 10h44

Furiani, vingt ans après

Une partie de la tribune Nord s'était effondrée le 5 mai 1992
Aucun match de Ligue 1 ne sera joué ce samedi, en ce jour de commémoration du drame de Furiani. Vingt ans après la catastrophe, la plaie est encore vive à Bastia. Si certains cherchent toujours des réponses, d'autres comme Antonetti ou Deschamps se souviennentÂ…

Il y a vingt ans, le 5 mai 1992, quelques minutes avant une demi-finale de Coupe de France entre le SC Bastia et l'Olympique de Marseille, une tribune du stade de Furiani montée à la hâte pour l'événement s'était effondrée, causant la mort de 18 personnes et en blessant 2 357 autres. La plaie est encore vive sur l'île de Beauté, à l'heure où Bastia s'apprête à retrouver l'élite du football français…

Pas de matchs de L1 ce samedi

Aucun match de Ligue 1 ne sera joué ce samedi. Les sept rencontres de la 36e journée initialement programmées ce 5 mai seront disputées lundi soir, afin de commémorer le drame. L'actuel entraîneur du SCB Frédéric Hantz a fait partie du comité de pilotage pour qu'il n'y ait pas de match en ce jour et que le recueillement soit national.

«Furiani n'a pas marqué le club mais la Corse à jamais. C'est une catastrophe du football français et je suis heureux qu'elle ait été reconnue en tant que telle et que les matchs aient été décalés. Liverpool ne joue jamais le 15 avril en hommage aux victimes de Hillsborough et ça me paraît normal» , a-t-il expliqué, des propos rapportés par Eurosport.

F. Antonetti – «c'était Apocalypse now»

Les manifestations et cérémonies ont débuté dès vendredi à Bastia, elles se poursuivront bien entendu ce samedi. A 10h30, le président de la FFF Noël Le Graët déposera une gerbe de fleur au pied de la stèle sur laquelle sont inscrits les 18 noms des victimes, au stade Furiani. A 15h30 une cérémonie officielle aura lieu sur ce même lieu. Des cérémonies religieuses seront ensuite notamment au programme en fin d'après-midiÂ…

A Bastia, rares sont ceux qui n'ont pas été touchés directement ou indirectement par cette catastrophe. Frédéric Antonetti était alors l'entraîneur du club corse. «C'était irréel, une atmosphère de guerre avec des hélicoptères. C'était Apocalypse now. C'est le drame de la pauvreté, d'un pays sous-développé. S'il y avait eu un stade… Il n'y avait pas les infrastructures pour accueillir les nombreuses personnes qui voulaient voir ce match» , s'est-il souvenu.

D. Deschamps – «le climat était explosif»

Didier Deschamps était pour sa part un joueur de l'OM. «On a vu cette tribune qui montait très haut et qui bougeait parce que les gens chantaient et sautaient. Ça ne respirait pas la sécurité absolue même s'il était impensable d'imaginer ce qui allait se passer par la suite. Le climat était explosif» , se rappelle l'entraîneur marseillais.

De la course au fric irresponsable de 1992 aux dizaines de millions d'euros engloutis depuis pour une rénovation du stade qui n'est toujours pas achevée, de la mort du président de l'époque Jean-François Filippi assassiné devant son domicile aux conclusions du procès jugées insuffisantes par les familles des victimes… Vingt ans après, l'amertume est encore grande à Bastia.

Quel souvenir gardez-vous du drame de Furiani ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire»…

Par Nicolas Lagavardan, le 05/05/2012 à 10h44
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