le 16/05/2012 à 20h59

BILLET (de P. Lacourte) : "Blanc nous prend pour des buses…"

Laurent Blanc prend visiblement plaisir à jouer avec les journalistes...
Il l'a donc fait. Laurent Blanc a retenu Yoann Gourcuff pour l'Euro. Parce qu'il pense qu'il peut le retaper en trois semaines ? Non, parce que le Lyonnais fait partie de la vie du groupe. Le sélectionneur tricolore nous raconte vraiment n'importe quoi…

Le billet d'humeur de Pierre-Damien Lacourte

Mardi peu après 18 heures, le suspense est levé : Yoann Gourcuff figure dans la 2e pré-liste de Laurent Blanc. Il y a comme un hic. Non pas sur la présence du Lyonnais. Bien que largement contesté, le choix de retenir l'ancien Bordelais appartient au sélectionneur tricolore, qui s'y connaît quand même un peu en foot... Et comme il y a autant de sélectionneurs dans l'âme que de passionnés de football, personne ne sera jamais d'accord.

Non, c'est davantage l'explication fournie par Blanc qui interpelle : «Yoann fait partie de la vie du groupe.» Ah bon… Certes, Gourcuff a participé aux victoires de prestige des Bleus en Angleterre (1-2) et contre le Brésil (1-0). Mais n'était pas là lors des trois matchs fondateurs de l'équipe de France nouvelle ère : les deux rencontres contre la Bosnie (0-2, 1-1) et le dernier, et si convaincant, amical Allemagne-France (1-2). C'est ça faire partie de la vie du groupe ?

Valable pour Gourcuff mais pas pour Sakho ?

En réalité, et personne n'est dupe, Blanc est persuadé de pouvoir retaper celui qui faisait merveille sous ses ordres à Bordeaux d'ici l'Euro. Le sélectionneur, qui a bien conscience que personne ne s'est imposé au poste de meneur de jeu chez les Bleus depuis sa prise de fonctions, pas même Samir Nasri, connaît mieux que quiconque les qualités de l'ancien Milanais. S'il y parvient, chapeau ! Tout le monde s'en félicitera. Et s'il échoue ? Alors tant pis… C'est le rôle d'un entraîneur de faire des choix, de prendre des risques, de faire des paris, et on ne peut pas gagner à tous les coups. Mais pourquoi alors nous raconter n'importe quoi ?

Parce qu'il a peur d'être pointé du doigt si la présence de Gourcuff à l'Euro se révèle être un flop ? C'est peut-être ça après tout… Parce que oui, le sélectionneur a beau rabâcher encore et encore qu'il ne s'agit que d'une pré-liste, le Lyonnais sera bien parmi les 23. L'appeler aujourd'hui pour lui dire le 28 mai, ou le 29, qu'il peut rentrer à Lyon, ce serait lui asséner le coup fatal. Même si au final, la raison l'emportera peut-être sur la passion, si Blanc s'aperçoit que Gourcuff ne met vraiment plus un pied devant l'autre.

Oui visiblementÂ…

En attendant, le sélectionneur nous prend vraiment pour des buses. Une preuve de plus que ses explications ne tiennent pas la route ? Si on s'en tient à son raisonnement, Mapou Yanga-Mbiwa n'aurait jamais dû prendre la place de Mamadou Sakho. Ou alors ce concept de vie de groupe n'est-il valable que pour Gourcuff ?

Autre exemple, pourquoi Alou Diarra, qui sort pourtant d'une saison franchement médiocre, plutôt que Rio Mavuba ou Etienne Capoue ? «Il nous faut des gens qui sont là depuis un certain temps.» Bref, ce qui est valable pour les uns ne l'est pas pour les autres... Quelqu'un a compris ? A l'issue de la conférence de presse de Blanc, j'avais en tête l'image d'un chien qui tourne en rond pour tenter désespérément de se mordre la queueÂ…

Par Pierre-Damien Lacourte, le 16/05/2012 à 20h59
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