Buteur contre l'Islande (3-2), puis contre la Serbie (2-0), Franck Ribéry semble enfin prendre ses marques en équipe de France et prêt à se mobiliser pour la sélection. Une absence de motivation qui lui a longtemps été reprochée. Encore au mois d'avril, Laurent Blanc s'exprimait ouvertement à son sujet dans le quotidien Le Parisien, tout en gardant confiance : «Il y a un blocage, c'est certain. Vu la qualité du joueur, cela mérite d'être patient.»
Un retour difficile
Conspué en mars 2011 pour son retour au Stade de France contre la Croatie en match amical (0-0), le milieu offensif du Bayern Munich a dû parcourir un long chemin de croix avant de goûter à nouveau aux encouragements du public tricolore. Ciblé comme l'un des rebelles de 2010 en Afrique du Sud, plongé dans une affaire de moeurs (affaire Zahia), en froid avec le protégé du sélectionneur Yoann Gourcuff, Ribéry partait pourtant de très bas dans l'échelle de confiance de Laurent Blanc.
«J'ai vu qu'il avait retrouvé le plaisir de jouer (avec le Bayern). S'il avait la riche idée de nous en faire profiter, ce serait une bonne chose», avait glissé le sélectionneur en conférence de presse. L'ancien Marseillais entrevoit peut-être la sortie du tunnel lors de ces matchs de préparation, un déclic qui arrive à point nommé avant l'Euro.
Le principal intéressé est conscient d'avoir franchi un cap. «En équipe de France, il me manquait juste un petit quelque chose, mais ce jeudi soir c'est passé. Avec le public c'était extraordinaire, ça nous permet de nous sentir vraiment en confiance, a avoué Ribéry, avec le sourire. On a pris beaucoup de plaisir. Ça fait du bien de gagner comme ça.» C'est donc à Valenciennes et à Reims, loin des grands stades du Vélodrome et du Stade de France que Ribéry prend à nouveau plaisir à jouer.
Ressuscité pour 2012 ?
A une semaine du début de l'Euro, «Kaiser Franck» semble enfin débarrassé de cette image de rebelle qui lui colle à la peau. Il semble au contraire revenir à son meilleur niveau chez les Bleus, comme lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Et malgré ses déboires précédents, Ribéry peut compter sur le soutien de la légende Franz Beckenbauer, ancien président du Bayern jusqu'en 2009 : «Tout ce qu'il a traversé en 2010 l'a rendu plus mûr et plus fort. Il a beaucoup appris. (...) Il a prouvé qu'il était costaud mentalement», a confié le double Ballon d'Or (1972, 1976) à France Football.
Un soutien de poids pour l'international tricolore, qui semble enfin ajuster son niveau en club et en sélection. Un écart de niveau jusqu'alors qui lui était longtemps reproché par les supporters tricolores.
Et vous, pensez-vous que Ribéry se soit fait pardonner lors de ces deux derniers matchs amicaux ? Laurent Blanc doit-il le titulariser à l'Euro ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire» …