L'Espagne a tiré les leçons de sa défaite de 2006. Cette fois-ci, pas de fanfaronnade. Il n'est surtout pas question d'envoyer un quelconque joueur de l'équipe de France à la retraite. L'Espagne et sa presse abordent le match contre la France avec modestie et même avec un peu de crainte. Si la prudence semble donc régner, les Espagnols se voient néanmoins favoris.
Entre méfiance et confiance
«Malheureusement, on est tombé sur le pire rival possible. Une équipe talentueuse et qui a faim de victoires» . Pour le quotidien El Mundo, la Roja va devoir se surpasser pour se défaire des Bleus et poursuivre sa route vers un deuxième titre de champion d'Europe consécutif.
Marca est sur la même longueur d'onde : «la France est l'équipe qui nous fait le plus peur. Elle inspire beaucoup de respect. Les tensions qu'ils ont eu dans le vestiaire vont souder le groupe, ils vont être forts mentalement» . Le premier quotidien du pays estime néanmoins que l'Espagne "part favorite" . «On ne les a jamais battu en match officiel. Ce ne sera pas une sinécure mais on devrait l'emporter, on est globalement meilleurs» , résume finalement As.
«La France joue comme l'Espagne, en un peu moins bien»
Malgré la crainte que suggère la sélection tricolore, la presse espagnole est néanmoins dans l'ensemble satisfaite «d'affronter une équipe qui ne fera pas que défendre tout le match» . Sur le plan tactique, Marca considère que la France est «une équipe qui joue comme l'Espagne, en un peu moins bien» .
«La France attaque mieux qu'elle ne défend. Ce n'est pas une équipe au profil défensif comme la Croatie ou comme l'Angleterre l'aurait été si on était tombé sur elle. Elle connaît un peu les soucis de la Roja : un pressing haut, beaucoup de passes, un bon nombre d'occasions mais pas grand chose finalement» , renchérit le quotidien ibérique.
Benzema - Ribéry : le duo qui fait trembler l'Espagne
Si les journalistes espagnols pointent du doigt notre "charnière centrale" comme notre principale faiblesse, ils redoutent tous, unanimement, notre puissance offensive et en particulier le duo Frank Ribéry – Karim Benzema. «Ribéry, c'est l'âme de la France, même s'il touche parfois un peu trop le ballon. Benzema, c'est un véritable génie du ballon» , assure As. «Benzema – Ribéry, une paire à donner des sueurs froides à toute une défense» , titre de son côté El Pais.
Rares sont ceux qui estiment que la rencontre ne sera qu'une formalité. L'équipe dirigée par Laurent Blanc — «charismatique entraîneur et ancienne légende à son poste» — est estimée, peut-être même surestimée volontairement pour diminuer la pression qui pèse sur les épaules de Xavi et consorts.
La rencontre est quoi qu'il en soit perçue comme un véritable test. Comme le résume El Mundo : «Si l'Espagne bat la France, elle démontrera qu'elle peut éliminer une grande équipe et qu'elle a les moyens de faire le triplé historique dont on rêve tous» .
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