Comme l'attestait sa cote de 11, l'Italie faisait clairement figure d'outsider au début de la compétition. Passée proche de l'élimination lors de la phase de poules, la Nazionale a mis du temps à véritablement entrer dans le tournoi. Brillante sans trouver la faille contre l'Angleterre en quart de finale, l'équipe de Cesare Prandelli s'est finalement révélée au grand jour en éliminant jeudi soir la grandissime favorite Allemagne en demi-finale (2-1).
Prandelli l'original
«Obtenir des résultats n'est pas la priorité. La priorité, c'est de rapprocher l'équipe des gens» , affirmait le natif d'Orzinuovi lors de son intronisation. Pour une Squadra Azzurra plutôt habituée au Catenaccio, la philosophie de Prandelli avait à l'époque de quoi paraître fantaisiste, voire utopiste. Il faut dire que le successeur de Marcello Lippi possédait un parcours franchement atypique. Un palmarès vierge ou presque, aucune «grande» équipe entraînée et surtout une aventure passionnée et chaotique avec la Fiorentina de 2005 à 2010.
Depuis le début de l'Euro, l'ancien coach de la Viola a surpris par une approche tactique pas franchement conventionnelle : défense à 5 (ou à 3 si l'on intègre les latéraux au milieu de terrain) lors des premiers matchs, l'Italie évolue désormais en 4-4-2 avec 2 attaquants axiaux lorsque la majorité des sélections préfère un système avec une seule pointe.
La gestion des ingérables
Alors que l'équipe de France se plaint d'avoir à faire face à des joueurs ingérables, le sélectionneur de la Nazionale, avec Antonio Cassano et surtout Mario Balotelli, possède des joueurs capables de faire passer notre fameuse «génération 87» pour un groupe d'enfants de coeurs. En alignant avec succès en attaque les deux enfants terribles du football transalpin, l'ancien milieu de terrain de la Juventus Turin réussit là où tous ses prédécesseurs se sont cassés les dents.
Prandelli a su insuffler une légèreté et une véritable envie de jouer à une sélection sclérosée et déprimée à son arrivée. En se basant sur l'ossature expérimentée du récent champion d'Italie (6 Bianconeri dans l'équipe qui a affronté l'Allemagne) et en lui «injectant» la vivacité de Balotelli et de Cassano, l'entraîneur lombard réputé pour sa proximité avec ses joueurs a réussi à faire jouer et gagner l'Italie d'une autre manière. Et c'est tant mieux !
Et vous, que pensez-vous de la méthode de Prandelli ? Pensez-vous la Squadra Azzurra capable de remporter l'Euro ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire» …