le 24/09/2012 à 15h17

PSG : le contrat de sponsoring juteux ne plait pas à Wenger...

A. Wenger met le doigt sur une faille du fair-play financier
Le PSG n'a pas fini de faire jaser. Alors que certains espéraient que le fair-play financier contraindrait la puissance de feu parisienne, Arsène Wenger et les autres dirigeants de clubs à recettes limitées, sont au regret de constater que le dispositif de l'UEFA va finalement creuser un fossé entre les clubs aux mains de mécènes et les autres.

Comme nous l'évoquions la semaine passée, le PSG serait sur le point de signer un énorme contrat de sponsoring avec une banque qatarie (lire ici). Les retombées financières d'un tel accord lui permettraient de se mettre en conformité avec les nouvelles règles du fair-play financier, effectives en 2013. Pour l'entraîneur d'Arsenal Arsène Wenger, une telle pratique est injuste.

A. Wenger – «autant laisser tout le monde faire ce qu'il veut»

«Cela pose la question de la crédibilité du fair-play financier. Si les contrats de sponsoring sont un moyen de le contourner, alors ce n'est plus du fair-play financier. Le sponsoring doit être au niveau du prix du marché, et non doublé, triplé ou quadruplé. Sinon, c'est aussi bien de laisser tout le monde faire ce qu'il veut» , a-t-il jugé dans les colonnes du Daily Mirror. De laisser ceux qui ne peuvent avoir des contrats juteux dépenser l'argent qu'ils n'ont pas ?

Le fair-play risque de creuser un fossé

A vouloir lutter contre les déficits mais aussi contre les nouvelles forces financières du football, le fair-play financier risque en réalité de creuser un fossé entre les nouveaux riches aux fonds illimités et les anciens faux-riches aux fonds financés par des empruntsÂ… Le contrat du PSG, à savoir 100 millions d'euros par an pendant 4 ans, est effectivement colossal. Mais après tout, si une banque souhaite nouer un tel contrat, pour quelle raison l'en empêcher, et sur quelle base juridique ?

Quand Wenger parle de prix du marché, il oublie sans doute qu'en 2004, Arsenal avait signé un accord de sponsoring de plus de 100 millions de livres sur 15 ans avec la compagnie Fly Emirates. Un record à l'époque, dont personne ne s'était plaint… Estime-t-il que ce contrat juteux négocié par le PSG est une façon détournée pour Qatar Sports Investment d'injecter de l'argent dans le club ?

Pourquoi un actionnaire ne pourrait-il pas injecter de l'argent dans son entreprise ?

Si l'inquiétude de Wenger et des équipes qui ne bénéficient pas d'un mécène peut se comprendre, il est tout de même savoureux de voir que des clubs (dont Arsenal ne fait pas forcément partie) qui ont vécu au-dessus de leurs moyens en dépensant sans compter pendant des années et qui se retrouveront demain à la remorque des nouvelles puissances, se plaignent du PSG, de Manchester City et des autres nouvelles références européennes du ballon rond, qui ne font finalement que se financer avec de l'argent réel, puisqu'injecté par leur propriétaire…

En outre, le principe même de la règle du fair-play financier est bancal. Car si l'idée de ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne apparaît comme raisonnable, interdire à un actionnaire d'injecter de l'argent dans son entreprise est en revanche beaucoup plus contestable sur le plan du Droit…

Que vous inspire la réflexion de Wenger ? Le fair-play financier est-il réellement applicable à tous les clubs ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire»…

Par Nicolas Lagavardan, le 24/09/2012 à 15h17
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