Quand Michel Platini s'exprime, c'est rarement pour ne rien dire. Le président de l'UEFA n'a pas hésité à évoquer quelques sujets brûlants dans un entretient accordé au quotidien Ouest-France. A l'origine du fair-play financier, l'ancien international français a logiquement été interrogé sur le Paris Saint-Germain, qui envisagerait de signer un contrat avec un organisme du Qatar lui rapportant un peu plus de 100 millions d'euros par an, permettant ainsi d'équilibrer les comptes.
L'identité du PSG
Visiblement, Platini ne souhaite pas se mouiller. «Les dirigeants parisiens discuteront avec ceux qui ont fait les règles en temps voulu. On verra…» , a-t-il indiqué. En revanche, il se montre plus bavard concernant une perte d'identité du PSG depuis l'arrivée des Qataris. «Je ne peux pas me permettre, dans un monde libéral, de remettre en cause la provenance des propriétaires, même si je déplore que des clubs tombent aux mains de capitaux étrangers. Car pour moi, l'identité d'un club, c'est sa région, ses supporters» , a-t-il expliqué.
Sur le plan sportif, l'ex-numéro 10 des Bleus fait toutefois confiance à Carlo Ancelotti pour faire gagner le club de la capitale, malgré les nouvelles exigences : «On ne pardonne rien au PSG, on lui demande de gagner toutes les compétitions. Il doit gérer ça et ce n'est pas facile.» Parmi les objectifs des Parisiens au cours des prochaines années figure notamment la Ligue des Champions. Une compétition qui pourrait changer de formule. Interrogé sur une C1 à 64 clubs, Platini avoue qu'il y a «une réflexion en cours» pour changer de forme entre 2015 et 2018.
M. Platini - «ceux qui font des erreurs, il faut les enlever»
L'autre principal combat de Platini est bien évidemment l'arbitrage vidéo. Et il a un argument de taille pour convaincre le président de la FIFA, Joseph Blatter. «Monsieur Blatter dit que cinq arbitres, c'est cher. Dans nos compétitions UEFA, on a 78 stades. Si on veut mettre la technologie sur la ligne de but, rien que ça, ça nous coûte 32 millions d'euros la première année et 54 millions sur cinq ans. Les arbitres, ça nous coûte 2,3 millions. Le calcul est vite fait…» , a-t-il indiqué.
D'ailleurs, si son système à cinq arbitres n'a pas toujours été concluant, Platini rejette la faute sur les hommes en noir : «Après, si les arbitres se trompent, ce n'est pas de ma faute ! Ceux qui font des erreurs, il faut les enlever.» Seule la question du hors-jeu semble pouvoir lui faire changer d'avis sur la vidéo. «Il n'y a qu'une chose de compliquée, pour laquelle on aurait peut-être besoin de la vidéo, je dis bien peut-être, c'est le hors-jeu. Car c'est très difficile à juger pour les arbitres» , a-t-il confié.
Vers la fin de la triple peine
Un espoir pour les défenseurs de la vidéo ? Pas vraiment. «Et encore, il faudrait mettre une caméra sur le gars qui appuie sur le bouton, pour savoir quand part le ballon ! Donc je n'y crois pas» , a ajouté Platini, qui n'est donc pas près de défendre l'utilisation des images. En revanche, il souhaite supprimer la triple peine (penalty + carton rouge + suspension).
«Oui, je suis totalement contre. Et toutes les commissions du foot, FIFA et UEFA, le sont aussi. Dans la surface, carton jaune + penalty suffiraient. C'est l'international board qui ne veut pas changer. Mais cela devrait évoluer» , a-t-il conclu. Platini ne manque donc pas de travail à la tête de l'UEFA, avant de viser peut-être plus haut en 2015 avec la FIFA. «On n'est qu'en 2012, on aura le temps d'en reparler» a confié l'ancien Turinois avec le sourire.
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