Depuis plusieurs saisons, les supporters parisiens sont surveillés comme le lait sur le feu. A Toulouse, 400 d'entre eux étaient attendus mais une centaine n'a jamais pu parvenir jusqu'aux tribunes, refoulée pour des raisons peu évidentes. Alors que certains ont rejoint le stade par le train ou en voiture, deux cars sont partis de Paris vendredi vers 5 heures du matin.
Les supporters parisiens parqués dans une déchetterie
Neuf heures plus tard, les véhicules passent le dernier péage, avant d'être cueillis par les forces de l'ordre. «L'ambiance monte d'un cran et l'excitation se fait sentir à l'approche de Toulouse. Vers 14h, nous passons le dernier péage à proximité de la ville rose. La police nous attend pour un contrôle assez poussé devenu si habituel à l'occasion des matchs du PSG» , raconte à Maxifoot Damien Kachouh, l'un des supporters parisiens indépendants présent sur les lieux.
«Les deux cars sont passés au crible et tout cela s'effectue dans le plus grand calme. L'intégralité des supporters des deux cars y passent, fouille complète, prise d'identité, la routine quoi... Le match étant programmé à 20h30, il n'y a aucune raison de s'inquiéter... Vers 16h00, la police nous indique qu'il faut remonter dans le bus sans nous donner d'explication. L'heure tourne et nous prenons la direction d'une déchetterie juste à côté du stade Ernest-Wallon» , poursuit-il.
Les supporters sont alors escortés par huit cars de gendarmerie et deux voitures de police qui les encerclent. Ils resteront près de trois heures devant la déchetterie, les forces de l'ordre ne les autorisant à descendre des véhicules qu'au compte-goutte afin de satisfaire quelque besoin naturel. «Certains d'entre nous n'ont pas mangé depuis 6h du matin, certains n'ont plus à boire, mais visiblement ce n'est pas leur problème» , se plaint Damien Kachouh, habitué des déplacements.
D. Kachouh - «nous avons été traités comme des animaux»
Après une longue attente pour laquelle aucune explication ne leur a été fournie, les supporters sont alors informés vers 20h qu'ils ne seront pas autorisés à poursuivre leur route jusqu'au stade. «Voilà près de 7h que nous attendons dans le bus sans savoir pourquoi et en comprenant que nous venons de faire 10h de trajet pour une simple et belle vue de la déchetterie Toulousaine.» A 21h15, les moteurs redémarrent, direction... Paris. Les supporters sont renvoyés dans la capitale, toujours sous bonne escorte.
«Pendant le retour, nous avons le luxe d'être surveillés par la police à chaque arrêt dans les aires d'autoroute» , déplore Damien Kachouh. Bilan : les supporters sont de retour dans la capitale samedi vers 6h30, plus de 24 heures après en être partis. Sans avoir pu voir le match, alors qu'ils avaient acheté leurs billets et n'avaient pas de commis de débordement. «Nous avons été traités comme des animaux !» Souvent pointés du doigt, les supporters parisiens ont cette fois-ci une bonne raison d'être agacés...
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