Par la force des choses (Laurent Koscielny étant suspendu), Didier Deschamps n'alignera pas le même onze mardi lors du barrage retour face à l'Ukraine, que vendredi dernier lors du match aller (2-0). Si un exploit ne pourra passer que par le collectif, la composition et le schéma tactique choisis seront aussi prépondérants.
Alors qu'il a visiblement longtemps hésité entre deux formules pour la première manche, le sélectionneur pourrait finalement se résoudre à abandonner son 4-2-3-1 au Stade de France, pour adopter le 4-3-3. Un dispositif à première vue moins offensif, mais à première vue seulement.
Deschamps doit sortir Nasri et Rémy...
Car cela n'aura échappé à personne, Samir Nasri et Loïc Rémy n'ont pas donné satisfaction à Kiev. Or, il serait dommage de jouer avec neuf joueurs plus deux fantômes. Les solutions de rechange ne sont malheureusement pas légion, celles existant sont peu réjouissantes. Mathieu Valbuena peut (doit) évidemment reprendre sa place dans l'axe. Mais le problème persiste sur l'aile droite, où aucun joueur n'a su s'imposer.
Certains ont évoqué la possibilité de mettre Karim Benzema sur ce côté. Mais est-ce bien le moment pour les expérimentations ? Dans ces conditions, un changement de système peut s'avérer opportun. Car s'il faudra attaquer pour marquer des buts, cela ne veut pas dire qu'il faille n'aligner que des attaquants sur la pelouse du Stade de France...
Remporter la bataille du milieu sera essentiel ; Cabaye pressenti...
Pour parvenir à rattraper le retard au tableau d'affichage, il faudra surtout avoir des joueurs capables de se battre comme des morts de faim, d'avoir la maîtrise du ballon, du jeu, de gagner les duels, d'alterner le jeu sur les ailes avec des passes plus directes vers l'avant, tout en restant solides sur les contres adverses car un but ukrainien réduirait les chances françaises à néant.
Le 4-3-3 avec une pointe basse pourrait être la meilleure option pour y parvenir, étant donné la liste des joueurs à la disposition de Deschamps et la forme inégale de chacun d'entre eux. Avec un trio composé de Blaise Matuidi, Paul Pogba et de Yohan Cabaye qui est pressenti pour démarrer selon les dernières indiscrétions récoltées ce dimanche, ce schéma aurait le mérite de permettre aux Bleus de maximiser leurs chances de gagner la bataille du milieu et ainsi s'installer dans le camp adverse pour attaquer à cinq, sans compter les latéraux.
Les avantages du 4-3-3
En phase défensive, le 4-3-3 permettrait de sécuriser la défense centrale par la présence d'une sentinelle, mais aussi de permettre aux deux autres milieux de couvrir sur chaque aile pour aider les latéraux. Il favoriserait aussi une récupération de balle rapide grâce à un pressing incessant sur le porteur de balle adverse.
En phase offensive, il permettrait à Matuidi et Pogba, voire Cabaye (des joueurs techniques, capables de bien attaquer et de marquer comme ils l'ont prouvé en club), de plonger tour à tour dans l'axe sans déséquilibrer l'équipe en cas de contre. Mais aussi d'obliger les milieux ukrainiens à se concentrer avant tout sur leur travail axial en marquant les trois Bleus, plutôt que d'aller aider le latéral préposé au marquage de Ribéry...
Valbuena aligné à droite ?
En théorie, pour qu'un 4-3-3 fonctionne, les trois milieux de terrain doivent avoir un important volume de jeu. Cabaye, Matuidi et Pogba l'ont. L'avant-centre doit de préférence être athlétique et doté d'un bon de jeu de tête (des qualités que possède Olivier Giroud), afin de réceptionner les munitions des latéraux incités à prendre leur couloir, et des ailiers, qui doivent être rapides et bons centreurs.
Mettre Valbuena sur l'aile droite pourrait alors prendre tout son sens, le Marseillais étant sans doute le meilleur centreur de l'équipe. Ce qui ne l'empêchera pas de se balader sur toute la largeur pendant le match (cela vaut aussi pour Ribéry), dans l'axe où il a prouvé sa valeur, ou même à gauche pour aider Ribéry à se défaire du marquage. L'un des trois milieux devra alors se tenir prêt à se replier côté droit pour aider le latéral sur les contres adverses... Deschamps a-t-il une autre idée en tête ?
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