le 22/06/2005 à 20h50

Ribéry, un parcours sans équivoque

Franck Ribéry vient de s'engager à Marseille pour 4 ans, sans indemnité de transfert. Une affaire qui ne laisse pas indifférents les dirigeants du club turc. Voilà qui peut résumer une carrière semée d'embûches. Mais Ribéry en a vu d'autres. Portrait sur celui dont tous les supporters marseillais attendent beaucoup.

Des débuts tumultueux

Né le 1er avril 1983 à Boulogne-sur-Mer, Ribéry connaît des débuts difficiles dans le football. En effet, il choisit de faire sport-études à Lille. Même si son talent footballistique ne fait aucun doute, ses résultats scolaires ne sont pas à la hauteur. Du coup, le jeune homme est renvoyé à 16 ans du centre de formation du LOSC. Cela l'oblige à revenir dans sa ville natale, Boulogne-sur-Mer. Heureusement, il existe là-bas un club de foot, qui évolue en CFA. Il s'y révèle, d'autant que son équipe remonte l'année suivante en National, en 2001-2002. Auteur d'une bonne saison, Franck dispute 24 rencontres et marque 5 buts. De ce fait, malgré la retour de Boulogne en CFA, un autre club de national l'engage, il s'agit d'Alès.

Dès lors, le petit Ribéry connaît une année plus compliquée. Il joue moins et marque moins (18 rencontres, 1 but). Mais surtout, Alès descend en CFA, cette fois-ci pour des raisons administratives. Un coup dur pour le joueur, qui songe à ce moment là à arrêter. «Il y avait des problèmes financiers. On joue aussi pour le plaisir mais à un moment donné c'est devenu trop dur. L'argent prend aussi une part importante. Il faut préparer l'avenir, une carrière est courte et ça va vite...» . Heureusement pour lui, Brest l'engage à l'été 2003. C'est là qu'il éclate. Il dispute 35 rencontres, marque 3 buts, permet au club breton de monter en L2, et termine meilleur passeur du championnat. De ce fait, Metz, qui recherche des joueurs de talents pas trop chers, lui propose une première expérience en L1, en 2004.

Une courte expérience lorraine

A Metz, on attend beaucoup de lui. Le président Carlo Molinari ne tarit pas d'éloges à son sujet. "Entre 94 et 98, il y avait un groupe de talent, un excellent entraîneur, plus Robert Pires. Aujourd'hui, il y a un groupe de talent, un excellent entraîneur, plus Franck Ribery. Ce garçon a toutes les qualités pour réussir et une équipe a besoin d'un tel joueur pour réussir de grandes choses. Si Franck sait gérer ce qui lui arrive, il ira loin». Effectivement, le garçon va loin. Il s'impose comme titulaire, joue 20 matches et marque deux buts. Ses performances au Vélodrome lors de la victoire des lorrains (3-1), ou contre Lyon (1-1), sont remarquables. Le milieu offensif montre qu'il est un accélérateur hors-pair sur le côté droit, mais qu'il a aussi un sens du jeu peu commun, toujours entrain de rechercher la bonne passe.

Par conséquent, René Girard croît bon de l'appeler chez les Espoirs, contre la Slovaquie en septembre. Des débuts réussis, puisqu'il marque pour sa première sélection. A l'époque, Franck ne s'enflamme surtout pas. " J'ai fait un bon début de saison, je me sens toujours aussi bien mais c'est vrai aussi que je suis plus surveillé par les défenseurs. De toute manière en Ligue 1, ce n'est jamais facile ni contre le premier ni contre le dernier. Je continue de travailler et de bien progresser avec Jean Fernandez." En novembre, Metz, après un départ canon, retombe dans le ventre mou. Ce qui n'empêche pas le milieu de terrain de continuer sur sa lancée. Il pointe en tête du classement des meilleurs passeurs du championnat, 6 passes. Bref, Franck ne laisse plus les grands clubs insensibles, dont Galatasaray, qui voit là une bonne opportunité.

De la Turquie à l'OM

Au bout de seulement 6 mois passés en Lorraine, le Boulonnais s'exile en Turquie. Et surtout, il fait son trou. Il dispute 14 rencontres, et gagne la Coupe de Turquie en humiliant le rival de toujours, Fenerbahce (5-1). En championnat, Galatasaray termine à la 3e place. Mais voilà, l'épouse du joueur a dû mal à s'adapter à la vie en Turquie. De plus, ce dernier se plaint de ne pas avoir été payé. Un départ est inévitable, Ribéry résilie son contrat. Quant aux Turcs, ils crient au scandale, et maintiennent l'avoir payé. L'affaire sera porté devant la FIFA, qui devra trancher. Si les dirigeants du club turc obtenaient raison, l'OM serait condamné à verser une indemnité de transfert.

Cela mis à part, Ribéry, qui a signé 4 ans à Marseille, doit prouver. L'arrivée de Jean Fernandez aux commandes du club provençal, lequel l'a connu à Metz en tant que coach, pourrait faciliter son adaptation. «Le fait de le connaître, de l'avoir eu comme entraîneur, était un plus. Avec lui, j'ai progressé. Il m'a offert la chance d'évoluer en Ligue 1» a déclaré le nouveau joueur marseillais. «J'espère vivre de grands moments ici, j'espère gagner des titres. Je sais que cette équipe fera son maximum pour donner du plaisir aux supporters marseillais» . C'est tout le mal qu'on lui souhaite, mais il est certain que son caractère paraît compatible à l'environnement de l'OM, comme le prouvent ses dernières paroles. «Je n'ai jamais lâché. Et maintenant que j'y suis, je compte bien y rester. Même dans les moments difficiles, quand je n'y croyais plus trop, j'ai toujours eu le soutien de ma famille et de ma femme. Aujourd'hui, c'est à mon tour de leur donner du bonheur» .

L'arrivée de Franck Ribéry à Marseille n'est pas très surprenante. Déjà il y a deux mois, France-Football l'annonçait comme une possible recrue du club si Jean Fernandez venait comme entraîneur. Maintenant que c'est chose faite, tout est réuni pour que Franck puisse s'adapter du mieux possible au climat marseillais. Espérons pour tous les fans de l'OM qu'il puisse leur apporter le bonheur escompté.

Par Vincent Rouze, le 22/06/2005 à 20h50
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