le 18/07/2005 à 20h22

André Luis, sur les traces de Mozer

André Luis vient de débarquer sur la Canebière. En disgrâce au Benfica Lisbonne, le défenseur central âgé de 25 ans doit se relancer à Marseille. Prêté avec option d'achat, José Anigo dit de lui qu'il est le nouveau Carlos Mozer. Portrait sur cet homme au physique rugueux.

Le Brésil pour commencer

Garcia André Luis né à Porto Alegre, au Brésil, le 31 juillet 1979. Garçon au physique impressionnant (1m92, 86 kg), il est formé à Santos où il fait ses débuts dans le football professionnel à l'âge de 21 ans, en 2000. Pour sa première saison, le Brésilien dispute 12 rencontres et marque 1 but comme défenseur central. Fort de ce bilan prometteur, Santos décide de le prêter l'année suivante à Fluminense pour l'aguerrir un peu. Une réussite, puisqu'André Luis inscrit 4 fois son nom sur la liste des buteurs, en 21 matches. En 2002, le défenseur revient dans son club formateur pour effectuer une saison similaire à sa première, 13 matches et 1 but, mais est sacré Champion du Brésil.

Dès lors, le stoppeur, grâce à son côté très teigneux, devient un titulaire indiscutable en défense. Ce dernier forme un axe très athlétique et particulièrement rugueux avec Alex, actuellement au PSV Eindhoven. Du coup, la presse s'amuse à les surnommer «les tours jumelles» . La Seleçao s'intéresse alors à André Luis et le sélectionne. 2003 reste donc une bonne saison, 36 matches et trois buts au compteur. Mais 2004 est encore meilleur. En effet, André Luis, auteur de 38 rencontres et 1 but, vient cueillir son deuxième titre de Champion. De ce fait, le Brésilien décide de tenter l'aventure en Europe, après 4 années passées dans son pays natal.

Le désastre de Benfica

Tout content, André Luis signe au Benfica Lisbonne. Hélas, il se met très vite à déchanter. Son entraîneur, Giovanni Trapattoni, ne compte pas sur lui et le relègue sur le banc de touche. Il faut dire que la concurrence demeure rude. Son compatriote Luisao semble indétrônable, et Ricardo Rocha est international portugais. De plus, le Pitbull doit aussi faire face à Alcides, premier choix de Trapattoni comme remplaçant. Du coup, à la fin de la saison 2004/2005, André Luis n'est apparu qu'une seule fois sous le maillot de Benfica. Seule consolation pour lui, son club est sacré champion du Portugal. Mais nul doute que la déception reste présente.

«Je n'ai pas compris ce qui s'est passé. Benfica a tellement insisté pour que je vienne (Â…). Hélas, tout s'est passé différemment de ce que j'avais prévu» s'est-il exclamé, très surpris. Néanmoins, le joueur a compris qu'il ne jouerait pas cette saison. Ainsi, il a tout mis en oeuvre pour partir, histoire de se relancer et pourquoi pas retrouver la Seleçao. «José Véga (ndlr: directeur sportif du Benfica Lisbonne) a dit que la concurrence avec Luisao, Ricardo Rocha, Alcides et maintenant Anderson, qui est un excellent défenseur central, serait trop forte pour moi» , a-t-il expliqué. Benfica ne s'est donc pas opposé à son départ, et Marseille, qui a flairé un coup, a réussi à se le faire prêter.

Le nouveau Mozer du Vélodrome

Garcia André Luis vient donc rebondir à l'OM. Club où la pression est omniprésente, on le compare déjà à Carlos Mozer. «C'est un joueur puissant, bon dans le jeu aérien et agressif. Il a un jeu qui correspond à celui de Mozer. On le suivait depuis déjà quelques temps et c'est justement Carlos Mozer qui me l'a conseillé à nouveau lorsque j'ai assisté à la finale d'UEFA Sporting-CSKA Moscou» dit de lui José Anigo. Pour bien réussir à l'OM, l'égal de Mozer a un plan, il portera le numéro 2. «C'est mon numéro fétiche. J'ai été deux fois champion du Brésil avec Santos en portant ce numéro. C'est pour cela que je l'ai choisi et j'espère que cela va me porter chance» .

Le Brésilien pourrait être en concurrence avec Abdoulaye Meite en défense centrale, et devrait palier son absence durant la Coupe d'Afrique des Nations. Le garçon ne manque d'ailleurs pas de vanter ses qualités. «Je suis un défenseur qui aime jouer dur sur l'homme. J'ai aussi des qualités dans le jeu aérien et j'aime tirer les coups francs, très fort» . D'ailleurs, l'OM ne lui fait pas peur, et André Luis a beaucoup d'ambition pour le club provençal. «Je suis venu ici, j'ai vu les installations, le cadre et ça m'a rendu heureux d'être là et d'avoir choisi ce club. J'ai aussi beaucoup parlé avec Carlos Mozer. Nous avons évoqué les difficultés d'adaptation mais avec le temps et le travail, je ferai le nécessaire pour mener l'OM à la victoire» . Espérons pour les supporters marseillais qu'il leur rappelle son aîné.

Finalement, André Luis est plus un renfort pour étoffer l'effectif. Vu qu'il s'agit d'un prêt, un échec ne serait pas dramatique pour l'OM, qui possède déjà Beye, Dehu et Meite en défense centrale. Par contre, une réussite permettrait d'embraser le Vélodrome, qui se rappelle du bon temps jadis, et du grand Carlos Mozer. André Luis marchera-t-il sur les traces de son prédécesseur ?

Par Vincent Rouze, le 18/07/2005 à 20h22
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