La phase de poules n'aura été qu'une formalité pour les coéquipiers de James Rodriguez, encore excellent contre le Japon. Privée de Falcao, la Colombie a trouvé un nouveau leader avec le Monégasque et remporte son troisième match en autant de rencontres. Les Japonais n'ont pas démérité mais ont craqué sur la fin de rencontre. La Colombie peut désormais préparer le choc qui l'attend face à l'Uruguay, en huitièmes de finale.
La Colombie marque puis recule
L'entame de match colombienne était tonitruante face à des Japonais déboussolés. Cuadrado multipliait les passements de jambe, Martinez éliminait trois adversaires grâce à une roulette… Le timide réveil des Japonais était vite réprimé par l'ouverture du score de Cuadrado sur penalty (0-1, 17e). Mais les Cafeteros, séduisants jusqu'alors, reculaient et finissaient par craquer sur un coup de tête d'Okazaki, 1m74, juste avant que l'arbitre ne renvoie tout le monde aux vestiaires.
Rodriguez entre et tout est repeuplé
Préservé, James Rodriguez entre à la mi-temps. Pekerman espère ainsi contrecarrer la fougue japonaise, menée par Honda, au sommet de sa forme, sauf dans le dernier geste. C'est d'ailleurs le Monégasque qui délivre une offrande, déjà, à Martinez qui trompe Kawashima (1-2, 55e). Les Japonais poussent mais s'épuisent, leur combativité est mal récompensée. Les Colombiens sont proches du point de rupture, Martinez, seul en pointe, souffre de crampes. Mais c'est bien lui qui crucifie les espoirs des Samouraïs.
Sur un nouveau contre, et de nouveau servi par Rodriguez, il élimine Uchida avant d'ajuster Kawashima (1-3, 82e). L'attaquant colombien vient de faire disparaître le mince espoir qui persistait chez les Nippons, les mains sur les hanches. Et pour accentuer sa prestation déjà décisive, Rodriguez s'en allait crucifier Kawashima d'un piqué plein de finesse en toute fin de rencontre (1-4, 90e). En une mi-temps, il faisait basculer le match.
Mondragon dans la légende
La Colombie rentre également dans l'histoire ce mardi. Rentré à 10 minutes de la fin à la place d'Ospina, Mondragon devient le joueur le plus âgé à disputer une rencontre de Coupe du monde, détrônant Roger Milla. La fête était décidément le maître mot de cette soirée pour la sélection sud-américaine, qui termine son premier tour en apothéose. Les Japonais en revanche quittent la compétition derniers de leur poule avec un point, seule équipe à n'avoir remporté aucun match.
La note du match : 7,5/10
La Colombie a démarré la rencontre pied au plancher, le temps pour les Japonais de sortir de leur torpeur et de proposer un jeu débridé et juste techniquement. La sélection sud-américaine a néanmoins eu tendance à reculer et à fermer le jeu dès qu'elle menait au score, mais les vagues successives japonaises ont assuré le spectacle. Les temps morts ont été quasiment inexistants, et le public, acquis à la cause colombienne, a été à la hauteur. La fin de match tonitruante des Colombiens a été remarquable.
Les buts
- Konno tacle la cheville de Ramos dans la surface japonaise après un contre éclair. L'arbitre accorde logiquement le penalty que transforme Cuadrado en frappant avec force près du poteau droit (0-1, 17e, sp).
- Honda déborde côté droit et se joue d'Armero. Son centre trouve la tête d'Okazaki qui devance Balanta au niveau du point de penalty, le ballon arrive trop vite sur Ospina pour qu'il puisse réagir (1-1, 45e+1).
- James Rodriguez décale le ballon de l'extérieur du pied pour Martinez dans la surface qui contrôle et frappe du gauche à bout portant (1-2, 55e).
- Martinez est parfaitement servi en profondeur par James Rodriguez. Dans la surface, il élimine Uchida d'un crochet avant d'ajuster Kawashima de l'intérieur du pied gauche (1-3, 82e).
- James Rodriguez part à la limite du hors-jeu. Il élimine Yoshida grâce à son jeu de jambes et pique son ballon devant Kawashima (1-4, 90e).
Les NOTES des joueurs :
Maxifoot a décerné une note (sur 10) commentée à chaque joueur.
L'homme du match : James Rodriguez (8,5)
Le Monégasque a délivré deux passes décisives pour Jackson Martinez et inscrit un but tout en finesse en fin de rencontre. Impliqué sur les trois derniers buts de la Colombie, il lui permet de surclasser le Japon et de s'affirmer comme l'homme fort de cette sélection. Et tout ceci en une seule mi-temps. Pekerman voulait le préserver et l'avait fait débuter sur le banc. Mais la Colombie n'est pas la même sans lui.
JAPON :
Eiji Kawashima (4) : peu rassurant sur sa ligne, il doit s'incliner à quatre reprises, toujours battu sur les frappes adverses.
Atsuto Uchida (6) : dans le même registre que Nagatomo, il a parcouru plusieurs dizaines de fois son couloir droit d'une ligne de but à l'autre. Il a souvent dédoublé avec Honda et varié ses centres, au sol ou dans les airs, amenant le danger directement devant les buts d'Ospina. Mais Martinez se joue trop facilement de lui sur le 3e but.
Maya Yoshida (5,5) : il a comblé les lacunes de son coéquipier Konno dans cette rencontre. Il a su anticiper les déplacements de ses adversaires pour avorter de nombreuses occasions et remporté des duels précieux, mais il se rue sur James Rodriguez sur le deuxième but en laissant seul Martinez, puis se laisse mystifier par le jeu de jambes du Monégasque sur le dernier but.
Yasuyuki Konno (4) : moins rapide et moins technique que le duo Ramos – Martinez, il a souffert dès les premières minutes, concédant un penalty pour un tacle dangereux sur la cheville de Ramos. Il a par la suite manqué trop de tacles et de duels, encore à ruminer son erreur de début de rencontre.
Yuto Nagatomo (5) : il a multiplié les courses dans son couloir gauche et ses centres ont souvent alerté la défense colombienne, mais trop courts, ils ont souvent été repoussés par la tête de Valdez, toujours vigilant.
Yoshito Okubo (4,5) : trop inconstant, il a réussi à perforer le premier rideau défensif ballon au pied dans ses moments forts. Il a également combiné avec Uchida pour parvenir à centrer mais ses efforts ont été trop disparates.
Makoto Hasebe (5,5) : il incarne la combativité exemplaire des Japonais qui ont poussé et redoublé d'efforts pendant 80 minutes, avant de sombrer.
Keisuke Honda (6) : tireur désignés des corners, des coups francs, métronome au milieu de terrain et chef d'orchestre dans la construction des phases offensives, il a abattu un travail incommensurable, mais il manque toujours de réussite, ou de concentration, dans la zone de vérité.
Toshihiro Aoyama (4,5) : il a réalisé une première période sérieuse aux côtés de son capitaine Hasebe, appliqué dans l'orientation du jeu mais sans parvenir à accélérer le rythme pour autant. Il n'a jamais réussi à rentrer dans sa seconde période. Remplacé à 62e la minute par Hotaru Yamaguchi (non noté).
Shinji Okazaki (5,5) : plus petit que les défenseurs colombiens avec son mètre 74, il a eu du mal à prendre le dessus dans les airs mais s'est montré plus vif lorsque le ballon était au sol. C'est pourtant de la tête qu'il égalise, devançant Balanta. Remplacé à la 69e minute par Yoichiro Kakitani (non noté).
Shinji Kagawa (5,5) : critiqué après ses dernières sorties sous le maillot japonais, il a énormément provoqué la défense adverse ballon au pied. Il contraint Ospina à un excellent arrêt après l'ouverture du score. Ses crochets redoutables lui permettent d'éliminer n'importe quel adversaire. Mais il s'est agacé au fur et à mesure de la rencontre et a perdu en efficacité. Remplacé à la 85e minute par Hiroshi Kiyotake (non noté).
COLOMBIE :
David Ospina (7) : il a repoussé de nombreuses tentatives nippones, permettant à ses coéquipiers de conserver leur avance au tableau d'affichage jusqu'à la 45e minute. De nouveau sollicité après le deuxième but colombien, il a repoussé toutes les frappes japonaises. Remplacé à la 85e minute par Faryd Mondragon (non noté), qui à 43 ans et 3 jours est devenu le joueur le plus âgé à disputer une rencontre de Coupe du monde, détrônant Roger Milla, ovationné par le public.
Santiago Arias (5,5) : il a été contraint de rester dans un rôle défensif pour contrer, non sans mal, les montées de Nagatomo.
Eder Alvarez Balanta (5,5) : il avait la tâche de museler Okazaki. Pourtant plus grand et plus physique, il se fait devancer dans le jeu aérien par l'attaquant japonais sur l'égalisation nippone. Il n'a pas réussi à s'adapter au gabarit de son vis-à-vis, plus vif ballon au pied. Il reste au sol après un choc avec Okubo, sans gravité.
Carlos Valdes (6,5) : à l'inverse de Balanta, il a su s'adapter au physique de ses adversaires pour mieux les tenir en échec. Il a gagné un nombre élevé de duels aériens et s'est servi de son jeu de tête pour dégager des centres d'Uchida ou Nagatomo dans sa surface.
Pablo Armero (5,5) : il a souvent joué proche de sa ligne de but et a été mis en difficulté par Uchida. Pas le Colombien le plus performant de la soirée, mais il a souvent réussi à relancer le ballon vers l'avant pour amorcer des contres dévastateurs.
Alexander Mejia (6,5) : excellent devant sa défense, il a tenté par tous les moyens de refluer les assauts japonais, même lorsqu'il était seul face à deux ou trois adversaires. Il n'est pas toujours sorti gagnant de ses duels, mais sa combativité est exemplaire.
Fredy Guarin (6,5) : il a soufflé le chaud et le froid. Très juste dans ses transmissions, il a été plus en retrait dans certaines phases de jeu, mais a su répondre présent dans les moments décisifs.
Juan Guillermo Cuadrado (6,5) : intenable dans son couloir droit, buteur sur penalty, il a été sollicité sur chaque offensive colombienne. Pekerman a décidé de le préserver en le faisant sortir à la mi-temps. Remplacé à la 46e minute par Carlos Carbonero (6) qu'on a surtout vu quand la Colombie avait le ballon. Moins quand il fallait jouer au toro dans l'entrejeu.
Juan Quintero (5,5) : son talent ballon au pied est indéniable mais il a trop souvent oublié ses coéquipiers sur son couloir gauche. Ce qui a rapidement agacé Pekerman, le sanctionnant en le remplaçant à la mi-temps. Remplacé à la 46e minute par James Rodriguez (8,5). Lire le commentaire ci-dessus.
Adrian Ramos (6) : il s'est parfaitement fondu dans le système établi par Pekerman. Sa vitesse a été précieuse en contre, et il n'a pas hésité à venir défendre. Mais sa prestation pâtit de ses imprécisions dans ses transmissions de balle.
Jackson Martinez (7,5) : il s'est régalé en début de rencontre, gratifiant le public d'une roulette parfaite techniquement. Il manque le break alors que la Colombie menait encore 1-0, et grimace, conscient que ce genre d'occasions se présente rarement. Mais il parvient à redonner l'avantage aux siens après la pause, s'agenouillant face au public, avant de doubler la mise en fin de rencontre.
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Cuadrado avait montré la voie en ouvrant le score sur penalty
Le Japon s'est pris à rêver après l'égalisation d'Okazaki
FICHE TECHNIQUE
Coupe du monde / Groupe C (3ejournée)
Japon 1-4 Colombie (1-1)
Arena Pantanal (Cuiabá)
Arbitre : M. Pedro Proença (Portugal)
Buts : Okazaki (45e+1) pour le Japon ; Cuadrado (17e), Martinez (55e, 82e), Rodriguez (90e) pour la Colombie.
Avertissements : Konno (16e) pour le Japon ; Guarin (63e) pour la Colombie.
Japon : Kawashima - Uchida, Yoshida, Konno, Nagatomo - Okubo, Hasebe (cap.), Honda, Aoyama (Yamaguchi, 62e), Okazaki (Kakitani, 69e) – Kagawa (Kiyotake, 85e). Sélectionneur : Alberto Zaccheroni.
Colombie : Ospina (cap.) (Mondragon, 85e) - Arias, Balanta, Valdes, Armero - Mejia, Guarin, Cuadrado (Carbonero, 46e) – Quintero (J. Rodriguez, 46e) - A. Ramos, Martinez. Sélectionneur : José Pekerman.