le 18/09/2005 à 10h59

Le Mans, quelle sensation !

Les promus manceaux n'en finissent plus de surprendre. Le MUC s'adjuge la deuxième place du podium derrière Lyon en enfonçant encore plus Sochaux dans ses doutes (2-1). Nantes et Lille qui rient, Toulouse et Nice qui pleurent, Metz et Nancy incapables de quitter la zone rouge, voici les faits marquants du premier acte de la septième journée.

Le Mans, l'invité surprise (Le Mans – Sochaux : 2-1)

Qui aurait parié ne serait-ce qu'un kopek sur une bonne entame de saison du promu manceau ? Déjà pensionnaire de Ligue 1 il y a deux ans, les Sarthois, alors dirigés par Daniel Jeandupeux, avaient dû attendre le terme du championnat pour afficher de belles promesses de jeu. Depuis, Frédéric Hantz est passé par là, et voici le MUC, pour son retour parmi l'élite, dauphin du roi lyonnais. Une réussite qui ne doit rien au hasard. Une fois de plus, les Manceaux, qui recevaient Sochaux, ont affiché une qualité de jeu intéressante. Très vite, Le Mans, en élève appliqué, récite ses gammes et donne le tournis à des Sochaliens incapables d'inverser la vapeur. Petit show du Japonais Matsui côté gauche, qui trouve au second poteau Yoann Hautcoeur. Le milieu manceau n'est pas attaqué et ajuste tranquillement Richert (30', 1-0).

Le Mans ouvre le score, joue bien, mais voit en deuxième période poindre une réaction d'orgueil de la part de Lionceaux au pied du mur. Toujours à la recherche d'un réalisme offensif qui les fuit, les Sochaliens s'en remettent donc aux services de leur meilleur buteur, le Brésilien Ilan (3 buts). L'attaquant auriverde, tout juste revenu de blessure, égalise, profitant d'un joli travail de Dagano qui le sert sur un plateau (64', 1-1). Les deux formations sont dos à dos, mais Le Mans ne tarde pas à remettre les pendules à l'heure. James Fanchone, très percutant sur son côté droit, adresse une merveille de centre pour Tulio de Melo. L'attaquant manceau redonne l'avantage à son équipe d'un superbe ciseau acrobatique, assurément le but de la septième journée et signant là sa quatrième réalisation de la saison (69', 2-1). Le MUC l'emporte et s'adjuge la deuxième place du podium. Quant à Sochaux, quinzième avec cinq petits points, c'est la soupe à la grimace. Philippe Brunel : «S'il nous faut marquer deux buts de plus que l'adversaire à chaque fois pour l'emporter, vu le contexte actuel, cela promet d'être compliqué. On va devoir continuer à travailler, à travailler, et à encore travailler si on veut s'en sortir» . C'est le quatrième match consécutif sans victoire pour les hommes de Dominique Bijotat. Pour le MUC, deuxième de Ligue 1 avec 14 points, l'été indien continue.

Lille retrouve ses valeurs (Lille – Nice : 4-0)

Un mal pour un bien ? Et si cette défaite sur le fil en Ligue des Champions face à Benfica (0-1) avait fait du bien aux esprits nordistes ? Depuis le début de la saison, Claude Puel n'a cessé de déplorer le manque d'implication de ses joueurs et la perte des valeurs fortes du LOSC la saison passé : abnégation, don de soi et respect tactique. Consignes respectées. Les Nordistes n'ont fait qu'une bouchée de l'OGC Nice. Une large victoire (4-0) que les Dogues ont su se rendre facile, bien aidés, il est vrai, par l'expulsion de Bill Tchato en début de seconde période (59'). Les Lillois ont su rester concentrés et cela a payé.

Pourtant le scénario de la rencontre avait tout du match piège pour le LOSC. Lille a vite ouvert la marque par l'intermédiaire d'un coup de tête bien placé de Jean II Makoun (5', 1-0), profitant d'une mauvaise entame de match des Azuréens. Ensuite tout s'enchaîne. Coupure de courant au Stadium Lille Métropole. L'arbitre, Mr Thual, décide d'interrompre la rencontre. Neuf minutes plus tard, celle-ci a déjà changé de physionomie. Le match se durcit, se pourrit même. On en vient aux mains et Bagayoko distribue quelques baffes. La pause ne calme pas les ardeurs niçoises, seul le carton rouge de Mr Thual mettra fin à la débauche d'agressivité azuréenne. Lille en profite. Acimovic, revenu en grâce auprès de son entraîneur, fait le break (76', 2-0) avant qu'Odemwingie (80', 3-0), puis Gygax (84', 4-0) aggravent la marque. Lille est quatrième (12 points) et revoit ses ambitions à la hausse. En revanche, deuxième défaite consécutive pour Nice, qui glisse à la onzième place (8 points). Ah ! Quelle est loin la victoire au Parc des Princes face au PSG…

Un derby sans but, des Nantais réalistes

Il fallait un vainqueur, finalement chacun rentrera chez soi avec un point en poche et des regrets plein la besace. Chacun, ce sont les Messins comme les Nancéiens qui s'affrontaient samedi dans un derby lorrain que certains avaient vite qualifié de derby de la peur. Et pour cause, les deux formations squattent les bas-fonds du championnat (18ème pour Metz, 20ème pour Nancy). André Luiz, bien servi par Elie Kroupi avait pourtant ouvert le score (1', 1-0), mais les Messins ont su trouver les ressources et profiter de la baisse de régime de Nancy pour recoller à la marque par l'intermédiaire de Renouard (74', 1-1). Les hommes de Pablo Correa pourront toujours regretter la décision de Mr Coué d'avoir refusé un but marqué de la tête par le défenseur nancéien Puygrenier, pour une charge irrégulière sur son adversaire direct. Metz et Nancy se quittent sur un score de parité qui n'arrange personne. Les deux formations sont toujours reléguables (dix-septièmes et dix-huitièmes avec quatre points, Metz devançant Strasbourg, mais les Alsaciens jouent cette après-midi). Premier match nul pour le promu et premier but de la saison pour Renouard côté Messin : c'était décidément la soirée des premières au Stade Marcel Picot.

Nantes a-t-il enfin retrouvé son jeu à la nantaise ? Les Canaris ont parfaitement géré un match complexe face à de Toulousains aux abois. Toujours pesants pour la défense des Violets, l'attaque nantaise a plié la rencontre dès la première période en trouvant deux fois les filets de Christophe Revault, grâce au premier doublé cette saison du Malien Diallo (18', 33'). Et si tout n'a pas été parfait, les Jaunes ont pu s'appuyer sur une défense concentrée, à l'image de l'Argentin Mauro Cetto, auteur d'un joli sauvetage sur sa ligne après une frappe de Santos freinée par Landreau. Nantes l'emporte et plonge son adversaire d'un soir dans une crise profonde. Les Jaunes sont septièmes avec onze unités. Une seule victoire pour le TFC sur ces dix derniers matchs de championnat, c'est peu, Erick Mombaerts le sait : «on a offert les deux buts aux Nantais, on a manqué de réussite, de réalisme, aussi bien en attaque, qu'en défense» . Les Violets sont les premiers non-reléguables avec sept points.

La bonne opération du samedi est à mettre à l'actif du Mans. Les Manceaux talonnent Lyon au classement et confirment ainsi leur excellent début de saison. Lille se rapproche du podium, Nantes retrouve son jeu, tandis que Nice, Sochaux et Toulouse continuent de glisser vers le bas du classement. Zone que ni Metz, ni Nancy ne parviennent à quitter. Suite et fin demain de la septième journée de championnat dimanche avec le choc de la soirée, St-Etienne – PSG.

Par Alix Dulac, le 18/09/2005 à 10h59
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