L'Olympique de Marseille vit des heures compliquées en dehors du terrain. Une quinzaine de personnes, dirigeants actuels ou anciens, intermédiaires proches, ont été placées en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête concernant plusieurs transferts.
Les enquêteurs soupçonnent l'existence de rétrocommissions, via des transferts, au bénéfice d'intermédiaires et notamment d'organisations du grand banditisme. Et certains se sont étonnés de l'absence de José Anigo dans ce coup de filet.
Anigo prêt à faire de la garde à vue
Agacé, Anigo a tenu à réagir et assure n'avoir rien à se reprocher. «Je veux venir et être entendu même si je dois passer deux jours en garde à vue, a-t-il lancé dans les colonnes de L'Equipe. On peut regarder tous les comptes, chercher partout si j'ai de l'argent. J'en ai tellement marre de toutes ces histoires que je veux que ça finisse. Je suis sur une période de reconstruction après avoir touché le fond moralement... Je n'en peux plus de tout ça.»
Si l'ancien entraîneur de l'OM n'a pas été interpellé mardi, son ancien domicile a en revanche été perquisitionné. Au grand étonnement du nouveau propriétaire... Les enquêteurs étaient-ils mal informés ? Depuis l'été dernier, Anigo vit au Maroc et s'occupe du recrutement en Afrique. «Et tout le monde le sait, indique-t-il. Le juge est au courant puisque je l'ai toujours signalé pour éviter des problèmes s'il y avait un souci et s'il y avait du nouveau pour mon fils (tué, l'an passé).»
Son audition n'est «pas envisagée»
Mais Anigo peut (pour le moment) rester tranquillement chez lui puisque la justice n'a pas l'intention de le convoquer prochainement. «Dès le déclenchement des interpellations, Monsieur José Anigo a fait connaître au juge d'instruction, par l'intermédiaire de son avocat, qu'il se tenait à la disposition de la Justice si elle estime nécessaire de recueillir son point de vue. A ce stade, il nous a été clairement indiqué que son audition n'était pas envisagée» , a déclaré son avocat Me Emmanuel Molina à l'AFP.
Anigo et le «milieu»
Les liens supposés entre l'OM et le grand banditisme ont souvent fait couler beaucoup d'encre. Et Anigo s'est régulièrement retrouvé au coeur du débat à cause de ses relations avec certains amis d'enfance membres du «milieu». En 2011, une information judiciaire avait été ouverte pour «extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs». Le 16 janvier 2013, l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO) avait notamment perquisitionné son bureau, et plusieurs autres, au centre d'entraînement RLD.
Des perquisitions réalisées dans le cadre de l'enquête sur les transferts d'André-Pierre Gignac (2010) et Souleymane Diawara (2009), mais également sur d'autres transactions concernant les départs de Didier Drogba à Chelsea en 2004 et de Samir Nasri à Arsenal en 2008. C'est cette même enquête qui a conduit mardi aux mises en garde à vue du président de l'OM Vincent Labrune, mais aussi ses prédécesseurs Pape Diouf (2004-2009) et Jean-Claude Dassier (2009-2011). Les deux premiers ont vu leur garde à vue prolongée ce mercredi matin.
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