le 20/11/2014 à 10h22

OM : Labrune parle de la face cachée des transferts !

Labrune est sorti de garde à vue mercredi soir
En théorie, le transfert d'un footballeur est dirigé par le club propriétaire, le club acheteur, et un agent, rémunéré par le joueur une fois l'opération finalisée. Mais la pratique est souvent tout autre, comme l'a expliqué le président de l'OM, sorti de garde à vue mercredi soir...

Interrogé depuis mardi matin par la police de Marseille sur la gestion de plusieurs transferts au terme desquels des rétrocommissions auraient été versés à des intermédiaires, Vincent Labrune est sorti de garde à vue mercredi soir. Le président de l'OM a livré une longue interview à L'Equipe dans laquelle il explique quelques rouages d'un transfert de joueur.

La moitié des agents licenciés servent de prête-nom

«Aujourd'hui, n'importe qui peut être agent. Ne soyons pas naïfs. Ils font comment les grands personnages sulfureux, qui ont envie d'aller dans le football ? Ils trouvent des petits à la sortie des écoles, ils leur font passer le diplôme et aujourd'hui la moitié des agents qui ont une licence sont des couvertures pour d'autres mecs» , a-t-il affirmé.

«Il y en a même qui exercent le métier et qui n'en ont pas le droit, le meilleur exemple étant Jean-Pierre (Bernès)» , a-t-il ajouté. «Aujourd'hui la plupart des mecs qui ont des licences sont des couvertures pour d'autres, c'est une grande forme d'hypocrisie.» Labrune a ajouté qu'il serait favorable au maintien en l'état des règlements si le système de sélection des profils à l'entrée était plus strict, ce qui n'est pas le cas.

Un seul représentant par joueur ? Impossible selon Labrune

Le président marseillais oublie cependant de rappeler que les règlements mis en place par la FFF imposent que les agents soient rétribués directement par les joueurs, et non par les clubs. Mais la réalité est tout autre. Certaines pratiques visent par exemple à gonfler le prix d'un joueur afin de rémunérer des agents, des intermédiaires voire le joueur lui-même, en reversant des rétrocommissions qui échappent généralement au fisc.

«Il y a trop d'argent en jeu et il faut arrêter de croire qu'il n'y a qu'une seule personne qui peut représenter un joueur sur des très gros transferts, c'est impossible. (...) S'il y a bien un club qui fait gaffe, c'est nous mais à un moment donné, tu es rattrapé par un principe de réalité. Il y a des agents proches de moi, qui parlent avec moi, ils n'ont pas de licence et je ne le sais même pas. (...) C'est un truc de fou» , a poursuivi Labrune.

Labrune découvre la réalité...

«À la sortie d'un mercato, t'es épuisé» , ajoute-t-il, expliquant que lorsqu'il prépare un transfert, il passe 10% de son temps à faire du business et 90 % du reste à gérer des gens qui essayent de s'introduire dans les dossiers. Le président olympien en a aussi profité pour rappeler que jusqu'à l'été dernier, la gestion des agents était menée par José Anigo. Une façon de prendre ses distances avec les accusations portées par la police qui enquête notamment sur les transferts à l'OM d'André-Pierre Gignac (2010) et Souleymane Diawara (2009)...

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Par Nicolas Lagavardan, le 20/11/2014 à 10h22
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