En raison d'un accord verbal conclu entre les deux clubs au moment de son prêt cet hiver, Emiliano Sala (24 ans) ne pouvait pas affronter Bordeaux avec Caen samedi. «Imaginons qu'Emiliano Sala marque contre son camp. Faire jouer un salarié contre son club, c'est compliqué» , expliquait Willy Sagnol la semaine dernière. Ou imaginons que Sala flambe contre son club d'appartenance...
Garande pas d'accord avec les méthodes bordelaises
Car depuis son départ en Normandie, Sala brille sous les couleurs du Stade Malherbe. Avant la rencontre, l'Argentin était impliqué sur la moitié des buts caennais avec quatre réalisations et deux penalties provoqués. Sa présence aurait-elle évité une défaite de Caen (1-2) ? Impossible de le savoir. Mais son entraîneur Patrice Garande le pense sans doute et n'a pas caché sa frustration.
Après le coup de sifflet final, Garande a reproché à Sagnol de lui avoir forcé la main pour ne pas aligner l'attaquant argentin. «Il n'y avait pas d'accord. On devait s'appeler. Mais avant ces appels, quand vous balancez "Sala ne va pas jouer", que vous faites intervenir des entraîneurs qui ne sont plus au club, comme Jean-Louis Garcia qui dit : "Garande et Gravelaine sont des hommes de parole", vous avez un peu le couteau sous la gorge» , a lancé le coach caennais à son homologue. Des propos qui ont fait bondir Jean-Louis Triaud.
Triaud avait prévenu dès le départ
Dans les colonnes de L'Equipe ce lundi, le président des Girondins de Bordeaux revient sur l'accord passé avec le Stade Malherbe lors du départ de Sala. «D'entrée, c'était niet, assure le patron bordelais. J'ai dit : "il ne jouera pas." On a toujours procédé ainsi avec les joueurs qu'on prête. Quand Emiliano est venu dans mon bureau pour signer l'avenant à son contrat, je lui ai dit : "La condition, c'est que tu ne joues pas le match contre nous."» Cela n'a pas empêché le SMC de tenter le coup la semaine dernière pour convaincre Bordeaux.
Mais Triaud n'a pas cédé et il a fait rappeler aux Normands «qu'il était bien clair que Sala ne jouerait pas.» Du coup, le président bordelais n'a pas du tout apprécié les accusations de Garande après la rencontre. «Je suis ahuri. C'est la réaction de quelqu'un de frustré qui dit n'importe quoi. Il n'était même pas là lors de la discussion, comment peut-il savoir ce qui s'est dit ?» , lance-t-il.
Et cette polémique pourrait avoir des conséquences à l'avenir. «On leur prête un joueur, il leur met des buts, on paie une bonne part de son salaire et ils ne sont pas contents ? Si ça leur pose problème, on ne leur prêtera plus jamais personne, comme ça il n'y aura plus de problème» , a conclu Triaud. Un épisode qui pourrait donc sérieusement refroidir les relations entre les deux clubs...
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