Zlatan Ibrahimovic n'est pas le seul joueur de Ligue 1 à avoir insulté un arbitre ce week-end. Dimitri Payet aussi. En rentrant aux vestiaires dimanche soir après le nul de son équipe contre Lyon (0-0), le Marseillais était furieux. «On s'est fait niq... ! Enc... !» , a ainsi lâché le Réunionnais en passant devant le vestiaire des arbitres. La raison ? Ce but de Lucas Ocampos non validé alors que le ballon a franchi la ligne. A partir du moment où M. Bastien ne siffle pas une faute de l'Argentin sur Anthony Lopes, première erreur de l'arbitre, la colère des Marseillais peut se comprendre. Les insultes beaucoup moins et Payet pourrait lui aussi rendre visite à la commission de discipline de la Ligue ces prochains jours.
En attendant, en colère lui aussi, mais une colère plus mesurée, Vincent Labrune, plutôt que d'accabler M. Bastien qu'il considère comme le meilleur arbitre français aujourd'hui, estime qu'il est grand temps de venir en aide aux arbitres avec les moyens technologiques et notamment la Goal Line Technology.
«C'est comme si on jugeait un 100m à l'oeil nu !»
«Je suis pour le Hawk Eye, mais je suis surtout pour que le doute ne bénéficie pas systématiquement aux autres en général, et à l'OL en particulier», lâche le président marseillais dans La Provence. Avec ce Hawk Eye, Labrune fait ici référence à la Goal Line Technology, qui avait prouvé son efficacité lors de la dernière Coupe du monde et qui est aujourd'hui utilisée en Angleterre. Pour Bernard Caïazzo, il est incompréhensible qu'elle ne soit pas encore en activité en Ligue 1.
«Quand, dans un stade, 60.000 personnes ont un téléphone portable et donc, des images, comment peut-on continuer à accepter que les seuls à ne rien avoir soient les quatre arbitres ?, s'emporte le président du comité de surveillance de l'AS Saint-Etienne dans La Provence. Avec les nouvelles technologies, le spectateur sait tout de suite ce qui s'est passé. Et je ne parle même pas des téléspectateurs... C'est comme si aux Jeux Olympiques, on jugeait le 100m à l'oeil nu !» Michel Seydoux partage le même avis.
«La France n'a pas les moyens de s'offrir ce système»
"Si les Anglais ont la Goal Line, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas l'avoir nous aussi ! Quand on sait l'importance de chaque but dans un championnat comme le nôtre, ça éviterait des polémiques. Ça a existé au Mondial, c'est donc faisable ! C'est différent de l'arbitrage vidéo, c'est une technologie qui est déjà approuvée, souligne le président du LOSC. Pour l'instant, les règles du football international n'ont pas validé l'arbitrage vidéo, mais elles ont validé la Goal Line, alors autant s'en servir."
Mais l'application de cette technologie a un coût : entre 4 et 6 millions d'euros pour équiper tous les stades de Ligue 1. «Elle est beaucoup trop chère. La France n'a pas les moyens de s'offrir un système qui coûte environ 400.000 euros par stade», expliquait Frédéric Thiriez en début de saison. Plus précisément, l'installation de la Goal Line coûterait entre 200.000 et 300.000 euros par stade, selon L'Equipe. Sans compter les coûts de fonctionnement. Après l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie l'utiliseront également dès la saison prochaine.
LFP se résoudra-t-elle à faire cet effort ? Les présidents des clubs commencent à faire pression. Mais parce qu'un problème est intervenu ce week-end. Si l'application de la Goal Line Technology paraît indispensable aujourd'hui, elle ne mettra pas fin pour autant à toutes les polémiques. Car si elle avait permis à M. Bastien de valider le but d'Ocampos dimanche, ce sont les Lyonnais qui auraient alors crié au scandale pour la faute sur Lopes non sifflée...
Que pensez-vous de cette Goal Line Technology ? Faut-il l'appliquer au plus vite en France ? N'hésitez pas à réagir dans la rubrique «commentaires» ci-dessous.