A la veille du match amical France-Brésil, les Brésiliens pensent sans doute encore à leur défaite face aux Bleus en finale de la Coupe du monde 1998 (3-0). Mais un traumatisme bien plus récent trotte dans les têtes brésiliennes puisque l'humiliant 7-1 concédé contre l'Allemagne lors du dernier Mondial 2014 a traumatisé tout un pays. Interrogé par L'Equipe sur l'état actuel du football brésilien, Leonardo est plutôt inquiet.
«quand vous regardez la Seleçao, il y a moins de joie»
Pour l'ancien directeur sportif du PSG, la plaie est encore ouverte. «L'ambiance dans le foot brésilien est encore atteinte. Quand vous regardez la Seleçao, il y a moins de joie, moins de spontanéité, ce qui était pourtant l'un de nos points forts. On a besoin de retrouver tout ça» , explique Leonardo. Grâce à Neymar ? «Neymar est un très grand joueur, mais il n'a pas encore la maturité pour prendre l'équipe en main» , lance-t-il.
L'ancien milieu de terrain auriverde n'a d'ailleurs pas vraiment compris la décision de Dunga de retirer le brassard de capitaine à Thiago Silva pour le donner à Neymar. «Je ne connais pas les raisons précises, mais c'est vrai que c'était un acte fort. Peut-être a-t-il vu en Neymar le symbole d'une génération... Malgré tout, je pense qu'un entraîneur doit se reconnaître en son capitaine et, quand on regarde Dunga et Neymar, on se dit qu'ils ne sont pas trop similaires... Disons que je reste sceptique sur l'intérêt de cette décision» , avoue Leonardo.
La Fédération brésilienne en prend pour son grade
S'il n'est donc pas totalement d'accord avec les choix du sélectionneur, Leonardo est surtout remonté contre la Fédération brésilienne. Le principal responsable, selon lui, du déclin du football brésilien ces dernières années. Pendant que les pays européens investissaient dans la formation, la tactique ou encore l'analyse de l'adversaire, le Brésil est resté trop inactif : «Nous, on est restés derrière avec une fédération qui n'a ni vision sportive ni vision administrative.»
Et la fédération est également pointée du doigt concernant la fragilité psychologique des joueurs durant le dernier Mondial. «Cette fragilité n'était pas seulement la responsabilité des joueurs et du staff : elle est aussi celle de la fédération, qui n'a pas été capable de les supporter ni de les protéger de la pression d'une telle compétition à domicile» , assure Leonardo. Les choses ont-elles changé depuis ? «Et, neuf mois plus tard, on ne voit pas, malheureusement, un mouvement crédible qui pousse notre football vers l'avant» , concède-t-il. Pas vraiment rassurant...
Que pensez-vous des propos de Leonardo ? Etes-vous encore séduit par le Brésil ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Publiez un commentaire» ...