«Pourquoi je démissionnerais ? Cela reviendrait à dire que je suis fautif de tout ce qui arrive.» Juste après sa réélection à la tête de la FIFA vendredi, Sepp Blatter n'envisageait pas une seule seconde de quitter son poste.
Mais surprise ce mardi, le dirigeant suisse a annoncé sa démission. Un tel revirement de situation en l'espace de quelques jours est un vrai coup de théâtre, mais Blatter ne devait tout simplement plus avoir le choix avec cet énorme scandale...
Le scandale a eu raison de lui
Finalement, le 5e mandat de Sepp Blatter à la FIFA n'aura duré que 4 jours. Au coeur d'une véritable tempête après l'explosion d'un nouveau scandale de corruption, le Suisse a préféré déposer les armes. Pour rappel, quatorze membres de la FIFA ont été interpellés par la police et sont soupçonnés d'être impliqués dans différentes affaires de corruption et de blanchiment d'argent sur les vingt dernières années.
Et en marge de ces arrestations, une enquête a été ouverte sur l'attribution des Coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar). Le parquet suisse a ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon «de blanchiment d'argent et gestion déloyale». Et ces derniers jours, le scandale a pris encore de l'ampleur avec notamment la confirmation d'un paiement de l'Afrique du Sud de 10 millions de dollars à la CONCACAF avant la Coupe du Monde 2010.
Le coup de grâce pour Sepp Blatter, c'est sûrement l'implication dans cette affaire de son plus proche collaborateur, Jérôme Valcke. Selon le New York Times, les autorités fédérales américaines croient en effet que le secrétaire général de la FIFA aurait autorisé le versement de ces 10 millions de dollars à Jack Warner, président de la CONCACAF, en échange de 3 votes en faveur de l'organisation sud-africaine.
Bien évidemment, il est probable que d'autres éléments en coulisse soient également à l'origine de cette décision, certaines choses pourraient d'ailleurs être rélévées dans les prochaines heures ou jours pour expliquer ce choix. Publiquement, Blatter a évoqué un manque d'adhésion de l'ensemble du monde du football. «Face à des défis qui ne s'arrêtent pas, la Fifa a besoin d'une profonde restructuration. Même si j'ai été réélu, je n'avais pas le soutien de l'intégralité du monde du football, des supporters, des joueurs, des clubs, a annoncé Blatter l'air abattu. Je chéris la Fifa et le football plus que tout et je ne veux que leur meilleur. Je continuerai à exercer tant que la nouvelle élection a lieu, je vais me concentrer pour engager des réformes ambitieuses.»
Et maintenant c'est quoi la suite ?
Lors de cette conférence de presse, Sepp Blatter a annoncé son départ et la tenue d'un congrès électif extraordinaire pour désigner son successeur le plus rapidement possible (entre décembre 2015 et mars 2016). Logiquement, le Prince Ali de Jordanie, qui a perdu face à Blatter vendredi dernier, devrait être le candidat naturel pour ce poste.
Néanmoins, d'autres prétendants pourraient se déclarer candidats lors cette élection comme Michel Platini ou Luis Figo par exemple. Dans le cas où le président de l'UEFA déciderait de se présenter, le Français serait le grand favori. Avec le départ de Sepp Blatter, c'est le début d'un grand ménage à la FIFA.
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