On imaginait qu'il le pensait tout bas, mais il ne l'avait jamais clamé tout haut. Désormais, c'est chose faite ! Après avoir annoncé son retrait de la course pour la présidence de la FIFA (voir ici), Michel Platini vide son sac et livre le fond de sa pensée sur son ancien employeur et ami, Sepp Blatter.
Sans langue de bois, le Français accuse le président démissionnaire de la FIFA d'être à l'origine de sa suspension de huit ans de toute activité liée au football, en raison d'un versement controversé de 1,8 M€ en 2011.
Platini dénonce une cabale !
«Tout est parti de Blatter, qui voulait ma peau, qui ne voulait pas que j'aille à la FIFA. Il disait souvent que je serais son dernier scalp, mais il est tombé en même temps que moi. De toute façon, ils cherchaient absolument quelque chose contre moi, a dénoncé l'ancien international tricolore dans les colonnes de L'Equipe. La plupart des associations étaient favorables à ma candidature, donc c'est surtout l'administration de la FIFA qui était gênée. Ils avaient peur que je les vire !»
Pour Platini, Blatter n'a pas seulement révélé l'affaire, il en est également à l'origine en ayant traîné pendant neuf ans pour payer l'ancien milieu de terrain pour un travail de conseiller débuté en 1999. «Un, Blatter me doit de l'argent. Deux, ils se demandaient avec la FIFA, comment ils vont me payer l'argent qu'ils me doivent. Trois, M. Kattner (directeur financier) m'explique comment me faire payer. Quatre, j'envoie une facture. Dix jours après avoir envoyé la facture, ils me paient. Je le déclare dans mes impôts et, aujourd'hui, ce sont les mêmes qui m'envoient devant la commission d'éthique», explique-t-il.
«J'ai perçu l'argent que me devait M. Blatter pour le travail que j'ai fait pendant quatre ans à mon bureau parisien. J'ai reçu une facture pour solde de tout compte. C'est ce que la FIFA m'a demandé de faire. (...) S'il y avait le moindre problème avec ce paiement, pourquoi m'avoir versé cet argent alors ?», s'interroge Platini.
Un Blatter obnubilé par les projecteurs
D'après l'ancien sélectionneur des Bleus, Blatter serait surtout un homme aigri et jaloux. «Je ne sais pas pourquoi il dit que je suis une vedette. C'est vrai que j'en suis une. Quand on se promenait ensemble, c'est vrai que les gens me regardaient et pas lui. Il a toujours eu un problème avec Platini, Beckenbauer. Il aime les joueurs, mais il ne faut pas qu'ils lui fassent de l'ombre...» , assène le Français.
Même s'il concède que Blatter «a fait beaucoup pour le football» , Platini termine sa saillie par une description peu flatteuse du Suisse. «Il a quelque chose de spécial dans le bien, le mal, la méchanceté, tout ce que tu veux, la gentillesse, le charme, il est intelligent, malin, machiavélique» , énumère le dirigeant. Si certains en doutaient encore, il est clair que l'amitié entre les deux hommes appartient désormais au passé…
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