«Cela fait 4 semaines que l'on travaille avec la Lazio mais le programme établi n'a pas été respecté par le club. (…) C'était impossible de se préparer ainsi.» Vendredi dernier, Marcelo Bielsa expliquait sa curieuse volte-face qui l'a conduit à «démissionner» du poste d'entraîneur de la Lazio Rome seulement quelques heures après l'officialisation de son arrivée.
Si El Loco a justifié son revirement en avançant des promesses non tenues en matière de recrutement, l'ancien entraîneur de l'Olympique de Marseille est surtout soupçonné d'avoir planté les Biancocelesti pour prendre en main la sélection d'Argentine où son nom circule avec insistance pour succéder à Gerardo Martino. Bien qu'il se montre encore un peu hésitant en raison du flou qui entoure la Fédération locale, gérée par un comité de normalisation de la FIFA, le technicien de 60 ans semble bien parti pour reprendre l'Albiceleste qu'il a déjà dirigée entre 1998 et 2004.
L'AS Roma à la manoeuvre ?
En attendant, son nom demeure encore sur toutes les lèvres à Rome, où le président laziale, Claudio Lotito, dénonce désormais un coup monté directement par le grand rival, l'AS Roma, et son directeur sportif, Walter Sabatini, qui aurait contacté l'Argentin ! «Exactement. Il l'a appelé pour lui dire de ne pas venir. Il lui a dit : "Lotito n'est pas fiable." Veron (ancien joueur de la Lazio, ndlr) a fait la même chose», a déploré le dirigeant dans les colonnes du quotidien le Corriere dello Sport.
Toujours aussi remonté à l'encontre du Sud-Américain, Lotito s'est également vengé en dévoilant la longue liste de requêtes réclamées par Bielsa au cours des négociations. «Il voulait son argent en dollar. Et les variations sur le change étaient à payer de ma poche. Si l'imposition fiscale changeait en Italie, c'était à moi de payer la différence aussi. Il voulait également des billets d'avion pour l'Argentine en première classe pour 5 personnes, lui et son staff, 5 téléphones portables. Il m'a dit qu'il passait 2 ou 3 heures par jour à téléphoner vers l'Argentine», a énuméré le dirigeant.
C. Lotito - «lui vit dans la pampa !»
Déterminé à aller au bout des procédures engagées afin que l'entraîneur écope d'une sanction, le président de la Lazio s'est également dit très déçu humainement par le technicien, qu'il n'épargne pas. «Tout cela n'était que de la négociation. Je pensais que c'était une bonne personne. (…) Lui vit dans la pampa. Ici en revanche, il y a des règles, des règlements. Je me suis trompé», a fini par lâcher l'homme de 59 ans. Sans doute une tentative pour calmer des supporters qui le contestent, mais aussi le signe que la blessure Bielsa n'est pas près de se refermer…
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