Nommé l'été dernier à la tête d'une équipe très séduisante mais qui échouait jusqu'ici en quart de finale de la Ligue des Champions, Unai Emery n'a pas connu des premiers mois de tout repos au Paris Saint-Germain. Il faut dire que le technicien espagnol est venu de Séville avec une conception du football bien différente de celle de Laurent Blanc.
Dans la presse espagnole ce mardi, le Basque dévoile les grandes lignes de ce qu'il souhaite mettre en place à Paris. Et cela prend évidemment du temps. "Quels changements sont en cours ? Des détails de travail tactique et cette mentalité que je suis parvenu à transmettre à Séville. Comme le fait de regarder davantage en direction du but adverse, améliorer la pression défensive et défendre plus loin de notre but, explique Emery dans les colonnes d'El Pais. Cette équipe ne faisait pas de contre-attaque. Quand tu as la possibilité de contre-attaquer, fais-le. Mais je ne veux pas jouer uniquement la contre-attaque. Si le gardien a le ballon, on presse le gardien. Si c'est le défenseur central, on le presse. Je veux créer une mentalité."
«Regardez si Simeone ou Guardiola ne gesticulent pas sur un banc»
Et les mentalités, l'entraîneur parisien tente justement de les changer. Moins de duels pour plus de jeu collectif. «La culture française est individuelle, note celui qui a remporté les trois dernières Ligue Europa avec le FC Séville. Le joueur dit : 'J'ai le mien à marquer. Tu me dis lequel marquer et je le garde.' Non ! Tu as une zone assignée et en face il peut y avoir des permutations, des mouvements et alors le joueur à marquer ne sera plus le même. En France tout repose sur des duels.» Changer la tactique, faire évoluer les mentalités mais aussi devenir un véritable entraîneur-leader pour ses joueurs. A l'image de ce que peuvent être Diego Simeone à l'Atletico Madrid et Josep Guardiola à Manchester City.
"Les joueurs me regardent très attentivement. C'est important pour moi d'avoir de la crédibilité à leurs yeux. C'est mon véritable défi. J'apprends beaucoup des joueurs. Je leur dis : 'Je ne suis pas celui qui en sait le plus. Mais je travaille pour essayer d'améliorer les choses. Si tu regardes le match une fois, je dois le voir cinq fois', avance Emery. S'il y a quelque chose que transmettent Guardiola, Simeone, c'est la passion. J'ai lu ceux qui me critiquent en disant : 'Tous ses gestes rendent les joueurs nerveux.' C'est de l'ignorance, assure le technicien espagnol. Si c'était vrai, je n'aurais pas accompli ce que j'ai accompli. Regardez si Simeone et Guardiola ne gesticulent pas sur un banc."
Revenu à un point du leader niçois en championnat après une victoire importante à Lyon (2-1), en tête du groupe A de la Ligue des Champions après un nul convaincant à Arsenal (2-2), il semblerait que la mayonnaise d'Emery commence tout doucement à prendre à Paris.
Que pensez-vous de ce qu'Emery souhaite mettre en place à Paris ? Le voyez-vous réussir comme à Séville ? N'hésitez pas à réagir dans la rubrique «commentaires» ci-dessous.