L'enquête des Football Leaks n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre. Ce mardi, Mediapart lâche de nouvelles informations concernant les agissements du fonds d'investissement Doyen Sports. Et notamment à l'Olympique de Marseille. On apprend que l'influent acteur du marché des transferts avait bien l'intention de racheter le club phocéen fin 2015.
A cette époque, Doyen Sports commence à prendre de l'importance à l'OM puisqu'il était parvenu quelques mois plus tôt à faire venir notamment l'entraîneur Michel et le milieu Lucas Silva. Le patron du fonds d'investissement, Nelio Lucas, signe même un accord confidentiel pour avoir accès aux informations financières du club et l'envoie au banquier mandaté par la propriétaire de l'époque, Margarita Louis-Dreyfus, pour la vente.
Un investissement dans un port...
Dans le même temps, Doyen propose à l'ancienne actionnaire majoritaire de l'OM d'investir ensemble dans un port au Brésil pour 40 millions de dollars, en faisant miroiter de rapides bénéfices estimés entre 15 et 20 millions de dollars par an. Un argument qui n'a pas convaincu MLD. Derrière, le contact avec cette dernière s'est beaucoup refroidi, «sans doute plombé par l'échec des recrues amenées au club par le fond» , précise Mediapart.
En effet, l'aventure tourne court pour Michel, avec un départ houleux en avril 2016. Et que dire du recrutement de Lucas Silva, Doria et Abdelaziz Barrada, tous liés au fonds d'investissement... Des échecs pour Doyen mais aussi pour Marseille. Margarita Louis-Dreyfus, qui se tournera finalement vers l'Américain Frank McCourt, a sans doute été refroidie aussi par l'épisode du transfert de Giannelli Imbula...
Imbula, un montage financier illégal
Alors que Lucas est en «pleine opération d'infiltration de l'OM» , il parvient à réaliser le transfert du milieu français de Marseille à Porto pour 20 millions d'euros. Une somme que les Dragons ne possèdent pas... En fait, le patron de Doyen force la main aux Portugais et s'engage à revendre le joueur très cher rapidement. Pour aider Porto, il décide d'acheter des parts du joueur qu'il est persuadé de revendre 30 millions d'euros.
Cette pratique, la tierce propriété de joueur (TPO), est interdite et la FIFA avait alors averti Porto ainsi que Doyen. Mais Lucas décide d'investir frauduleusement en son nom propre, via sa société offshore Vela, et le contrat prévoit l'apport de 5 millions d'euros d'un autre investisseur, explique Mediapart. Un deal proposé au patron d'une agence sportive basée aux Emirats arabes unis.
«On ignore si le deal s'est concrétisé» , admet Mediapart. On peut penser que ce n'est pas le cas puisque Porto ne peut pas payer la deuxième échéance et l'OM menace de l'attaquer en justice s'il ne règle pas son ardoise de 9,65 millions d'euros. «Puis, de façon mystérieuse, l'argent finit par arriver puisque l'OM ne se plaint plus» , raconte nos confrères. Et Imbula sera revendu six mois plus tard à Stoke City pour 24 millions d'euros, presque comme prévu, grâce à un «agent banni qui s'est enrichi au passage» ...
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