La journée des Bleus
L'équipe de France avait débuté la journée, mardi, par une séance vidéo pour faire les dernières mises au point tactiques. Les coéquipiers de Thierry Henry ont ensuite pris un bol d'air en se promenant vers 11h pendant une petite demi-heure dans le Park der Sinne, un immense jardin fleuri. Entre détente et concentration, les Bleus ont fini par rallier le Radisson hôtel d'Hanovre pour déjeuner tous ensemble. Après les sourires qui ont suivi la qualification pour les huitièmes, les Tricolores ont montré des visages plus fermés depuis leur entraînement de lundi, signes d'une concentration montante.
Au bout d'une journée interminable pour les joueurs impatients d'en découdre, l'équipe de France est arrivée au stade d'Hanovre une heure et demie avant la rencontre. Les vingt-trois ont eu le plaisir de retrouver le vingt-quatrième, Djibril Cissé, venu pour l'occasion et qui a assisté à la rencontre depuis la tribune. Jean-Pierre Escalettes s'est d'ailleurs montré ravi de sa présence. «On est très content qu'il vienne nous voir. Il ne faut pas l'oublier, c'est un garçon plein d'avenir» , a déclaré l'énigmatique président de la FFF.
L'info du jour
Zinédine Zidane et les «vieux» , comme les a surnommés Domenech après la rencontre, ne sont pas encore à la retraite. L'équipe de France a battu l'Espagne (3-1) en huitième de finale du Mondial après avoir pourtant concédé l'ouverture du score sur penalty. Après un départ poussif dans la compétition, les Bleus montent en puissance et retrouveront sur leur route le Brésil en quart de finale, samedi (21h) à Francfort.
Top réaction
Zinédine Zidane : «J'ai envie de dire aux Espagnols, parce qu'ils nous ont assez chambré là -dessus, j'ai envie de leur dire que la retraite n'est pas pour ce match-là . L'aventure continue et on est content, on avait préparé ce match de la meilleure des façons. On avait envie de faire quelque chose, de montrer que peut-être le premier tour n'était pas facile, mais ce soir on a démontré qu'on avait un bon groupe et qu'on voulait aller beaucoup plus loin» .
Raymond Domenech : « Cela a été un match admirable à tous les niveaux, de courage, de capacité de réaction, de solidité, d'intelligence, de lucidité et de patience. On a une équipe de vieux, mais on sait être patient. Les jeunes s'essoufflent plus vite en général. Avec notre petite équipe de vieux on va continuer à avancer ensemble. Maintenant, on a quelque chose d'exceptionnel à jouer. C'est ce que disaient les joueurs dans le vestiaire: c'est pour ces matchs-là qu'on vit dans le football, parce qu'il y a des émotions exceptionnelles.
Le baromètre des Bleus
En hausse
Patrick Vieira a de nouveau été l'homme du match avec une passe décisive, un but et un gros volume de jeu à son crédit. Son compère du milieu Claude Makélélé a parcouru des kilomètres pour permettre des prises à deux sur les Espagnols. Franck Ribéry a créé des espaces et n'a pas flanché face à Casillas pour ramener la France au score. Il n'a pas rechigné à défendre et a beaucoup provoqué les défenseurs espagnols souvent débordés par sa vista balle au pied. Zinédine Zidane a montré de la détermination dans les duels et délivré un match de qualité ponctué d'un but dans les dernières secondes. Très sollicité, Willy Sagnol a fait preuve de courage et d'abnégation pour tenir son couloir. Fabien Barthez ne peut rien sur le penalty mais a su soulager sa défense sur les coups de pied arrêtés en s'imposant dans les airs. Auteur d'une faute indigne de son statut qui a coûté le but espagnol, Lilian Thuram avait la rage par la suite et a verrouillé l'accès aux Ibères. Son complice de la charnière, William Gallas a été sérieux et efficace, comme d'habitude. Et puis coup de chapeau à Raymond Domenech, fort décrié depuis des semaines et qui a réussi à hisser la France jusqu'en quart de finale.
En baisse
Décevant depuis le début du Mondial, Florent Malouda n'a pas redressé la barre. Peu d'activité, des passes imprécises et un manque de lucidité flagrant. Seul au front, Thierry Henry s'est démené et a multiplié les appels mais a été pris trop souvent au piège du hors-jeu pour espérer tirer son épingle du jeu.
Le baromètre de l'adversaire
Après un début de compétition parfaitement maîtrisé créant l'espoir de tout un peuple, la sélection espagnole n'a finalement pas fait mieux que ses aînés et quitte prématurément la compétition. Alors qu'ils se faisaient une joie d'envoyer Zidane à la retraite, les coéquipiers de Raul n'ont pas réussi à briser la malédiction face à la France et doivent s'avouer vaincus, une fois de plus.
Prochain match
France – Brésil
Samedi 1er juillet (21h) Ã Francfort