On pourrait croire à un triste bilan. Après neuf journées de championnat, l'avant-centre de Toulouse, titulaire depuis la première journée, ne compte aucune réalisation en championnat. Bon nombre d'attaquants auraient effectué un séjour prolongé sur le banc pour moins que ça. Pourtant, avec sa bonne bouille et sa crinière brune et fournie, Johan Elmander, arrivé durant la dernière intersaison sur les bords de la Garonne, fait l'unanimité auprès des supporters du Téfécé. Pour preuve, le Suédois a déjà été élu à deux reprises «meilleur Toulousain du match» par les internautes sur le site officiel du club : à l'occasion de deux défaites, à Bordeaux (0-2) et à Marseille (0-3), alors que les «Roses» n'avaient pas inscrit le moindre but. Et sur les neuf journées, il a été cité six fois parmi les trois premiers.
Pourtant, à son arrivée, Elmander avait derrière lui une réputation naissante de chasseur de buts. Auteur de 8 réalisations en 24 sélections et titulaire depuis le début des éliminatoires pour l'Euro 2008, cet attaquant grand et élancé (1m88, 79 kg), s'il n'a jamais affolé les statistiques, restait sur un total de 13 buts inscrits en 31 matches la saison dernière avec l'équipe danoise de Bröndby. Auparavant, son bilan avait été très variable, brillant avec certains clubs (12 buts en 19 rencontres avec l'équipe suédoise de Djugarden entre 2001 et 2003), insignifiant avec d'autres (3 buts en 39 rencontres avec le Feyenoord Rotterdam, alors qu'il n'avait même pas 20 ans lors de son arrivée au club). Il avait tout de même obtenu, avec 4 buts, le titre de meilleur buteur du championnat d'Europe Espoirs en 2004 (à égalité avec un certain Gilardino).
Meilleur passeur du club
Mais c'est surtout par son efficacité dans le jeu plus que par ses talents de buteur qu'Elmander a conquis son monde dans la ville rose. Lors de la victoire de ce week end face à Valenciennes (3-0), le Suédois a dû sortir du terrain au bout de 34 minutes de jeu, touché à la cuisse, une blessure qui ne devrait pas le priver du prochain mach de championnat à Monaco. Mais avant ce coup du sort, il avait mis son équipe sur de bons rails, en distillant un caviar pour Laurent Batllès pour l'ouverture du score. Un cas de figure déjà vu à maintes reprises cette saison.
Car si Elmander ne marque pas, il fait marquer. Quatre passes décisives depuis le début de l'exercice : seul le Monégasque Serge Gapke a fait mieux, avec une unité supplémentaire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le Suédois est présent dans les grandes occasions. A Lyon, lors de la deuxième journée, c'est lui qui met le Brésilien Fabinho sur orbite pour l'égalisation toulousaine (1-1). A Lille (6ème journée), on prend les mêmes les on recommence pour l'ouverture du score, qui sonne le début du calvaire nordiste (1-3). Bref, le grand Scandinave a prouvé qu'il savait se montrer décisif, en plus de son travail de sape sur les défenses. Reste à trouver, enfin, le chemin du but. Ce qui ne devrait plus être qu'une question de temps.
Johan Elmander
Né le 27 mai 1981 à Alingsas (Suède)
Taille : 1m88
Poids 79 kg
Poste : attaquant
International suédois