le 22/10/2006 à 23h21

OM-OL, noyade du dauphin

L'affrontement entre les deux meilleurs clubs français de ce début de championnat a donné lieu à un match ouvert et à une impressionnante victoire lyonnaise (4-1) au Vélodrome. Emmené par un Juninho de gala, l'OL compte désormais huit points d'avance sur son dauphin. Un avantage qui semble déjà définitif.

Pour l'Olympique de Marseille, ce match face au quintuple champion de France était l'occasion de cerner la véritable valeur de l'équipe et de connaître plus précisément les ambitions du club. Mais après une partie que les Gones ont semblé gérer à leur gré, en conservant le ballon et en l'exploitant mieux que leur adversaire, se créant au final beaucoup plus d'opportunités, le constat est sans appel : Lyon est bien la meilleure équipe de Ligue 1, et largement. L'OM s'est défendu avec envie et un certain panache, mais sans le savoir-faire de Juninho et de sa bande.

Les meilleurs moments et les buts

- Après un duel gagné contre Fred, Zubar renvoie le ballon dans les pieds de Källström qui crochète Cesar à l'entrée des seize mètres et frappe sur le poteau. Carrasso dévie le ballon au passage (2').

- Coup franc et but pour Juninho ! Le Brésilien, dans une position pourtant plus avantageuse pour un gaucher, envoie le ballon dans le petit filet opposé de Carrasso, qui n'a pas bougé (0-1, 20').

- Cana reprend un corner tiré au second poteau par Ribéry. La tête lobée de l'international albanais est déviée sur sa barre par Remy Vercoutre (40').

- Les corners de l'OM sont dangereux : sur un nouveau coup de pied de coin de Ribéry, un énorme cafouillage devant les buts lyonnais s'achève sur une reprise de Niang sauvée devant son but par Squillaci (43').

- Une-deux Govou-Malouda côté droit. Govou temporise puis adresse un long centre vers Benzema, complètement seul dans la surface marseillaise. Le jeune attaquant assure le break d'une reprise de volée du plat du pied gauche (0-2, 49').

- Rien ne va plus pour les Phocéens : Taiwo est exclu après avoir assené un coup de pied de karatéka dans le dos de Malouda, en pleine extension (57').

- But pour l'OM ! Ribéry passe en revue quatre défenseurs lyonnais grâce à ses feintes de frappe et sert Bamogo, hors-jeu, qui fusille Vercoutre à bout portant (1-2, 70').

- Benzema et Toulalan remontent tout le terrain à une touche de balle. Après une talonnade de l'attaquant de 18 ans, l'ancien Nantais lance Juninho devant le but. Le Brésilien trompe Carrasso du plat du pied, toujours sans contrôle. L'action est allée à une vitesse folle (1-3, 78') !

- L'OL est en démonstration. Le centre venu de la droite de Benzema est repoussé par Carrasso sur Källström, qui marque dans le but vide. Et dire que quelques minutes auparavant, Benzema avait déjà raté un face-à-face (1-4, 87')…

Ce qu'il faut retenir du match

Seul un excès de confiance des joueurs lyonnais à 2-0 a permis aux Marseillais de sauver l'honneur. Le reste du temps, les hommes de Gérard Houllier ont maîtrisé leur sujet, faisant preuve d'une facilité insolente. Passes courtes, jeu à une touche de balle, ouvertures lumineuses… et quatre buts à la clef. Voilà quelle est la différence entre un prétendant à la victoire en Ligue des Champions et le reste des formations de Ligue 1, dont le niveau ne dépasse pas celui des équipes de milieu de tableau espagnoles ou anglaises. Que peut-on encore dire au sujet de Juninho ? Ses coups francs sont des penalties et il inscrit toujours des buts décisifs. Déjà une légende. Cris est un mur. Govou, plus dribbleur que jamais, s'est amusé avec Cesar. Quand Källström joue, on oublie Tiago. Enfin, à seulement 18 ans, Benzema est un phénomène de précocité : sa maturité, son aisance technique et son calme face au but sont ceux d'un attaquant de classe européenne.

Après un début de match équilibré, l'ouverture du score de Juninho a calmé les ardeurs phocéennes. Toutefois, les coéquipiers de Samir Nasri n'ont pas baissé les bras. Même en se précipitant un peu, ils ont réussi à porter le danger sur la cage de Remy Vercoutre jusqu'en fin de première période. Le but de Benzema à l'entame de la seconde a miné le moral des troupes. L'exclusion stupide de Taiwo traduit d'ailleurs bien la frustration que toute l'équipe a dû ressentir face à une formation plus homogène, d'un réalisme supérieur et d'une rigueur presque écoeurante. La réduction du score de Bamogo lui a redonné un enthousiasme éphémère. Du côté des joueurs, Ribéry a réussi plusieurs belles percées dont un exploit sur le but de Bamogo, mais a également perdu quelques ballons d'attaque. Comme à son habitude, Cana s'est battu avec fougue, voire une certaine virulence. Cesar n'est pas très rassurant en défense…

Les réactions

Gérard Houllier, au micro de Canal + : «C'est une performance de très haut niveau, tant au niveau du résultat que de la manière. Il y a un état d'esprit au sein de toute l'équipe, et y compris chez les remplaçants, qui nous pousse à viser toujours plus haut.»

Albert Emon, au micro de Canal + : «Il ne faut pas être déçu. On nous disait favoris, preuve que notre équipe a de la valeur. On peut croire en nous.»

La note : 16/20

Avec ces trois nouveaux points obtenus sur la pelouse de son principal concurrent, l'OL signe un début de championnat digne de Chelsea ou du Barça l'an passé. Les Gones seront champions mais l'OM a encore montré par intermittence qu'il méritait une place sur le podium en fin de saison.


La fiche technique :

Marseille-Lyon, 1-4 (0-1) - Stade Vélodrome – environ 58 000 spectateurs.

Buts : Juninho (20’, 78’), Benzema (49’) et Källström (87’) pour Lyon. Bamogo (70’) pour Marseille.
Avertissements : Cris (59Â’) pour Lyon. Cana (19Â’) et Cesar (36Â’) pour lÂ’OM.
Expulsion : Taiwo (56Â’) pour lÂ’OM.

Marseille : Carrasso – Beye, Zubar, Cesar, Taiwo – M’Bami, Cana (Maoulida 77’), Nasri (Bamogo 64’), Ribéry – Niang, Pagis (Cantareil 57’).

Lyon : Vercoutre – Réveillere, Cris, Squillaci, Abidal – Toulalan, Juninho, Källström – Govou (Clerc 78’), Fred (Benzema 27’), Malouda (A. Diarra 75’).

Par Julien Demets, le 22/10/2006 à 23h21
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