Deux titularisations, deux buts, une grosse activité dans le jeu, des gestes techniques de haute volée… En une semaine, Kim Kallstrom a montré à son entraîneur, à ses coéquipiers, ainsi qu'à la France et à l'Europe du foot qu'il avait entièrement sa place au sein de la machine à gagner qu'est devenue l'Olympique Lyonnais. Remplaçant Tiago, l'habituel titulaire au poste de milieu relayeur, à Kiev (0-3), mardi dernier, en Ligue des Champions, puis à Marseille (1-4), dimanche, en championnat, le Suédois a fait preuve d'une grande percussion dans l'entrejeu, et a dégagé la même facilité technique que ses stars de partenaires.
Bref, l'ancien Rennais est en train de remettre en cause l'affirmation selon laquelle la triplette Toulalan – Tiago – Juninho serait, au milieu de terrain, ce qui se fait de mieux dans l'effectif lyonnais. Un casse-tête en perspective pour Gérard Houllier, pour qui le choix pourrait devenir cornélien. Le but que Kallstrom inscrit à Kiev – une merveille de contrôle en extension, deux adversaires éliminés sur un crochet avant de filer au but – est révélateur de la dimension qu'est en train de prendre le jeune international (24 ans, 43 sélections).
Pourtant, les rôles semblaient définis en début de saison. C'était clair, Kallstrom a été recruté pour pallier les absences éventuelles des titulaires inamovibles que sont Tiago et Juninho, les deux milieux les plus portés vers l'avant. Certains, surtout du côté de Rennes, n'ont pas compris le choix du Suédois, voyant dans son transfert à Lyon un destin «à la Pedretti» , avec un abonnement au banc de touche et aux matches de «second plan» , (contre les plus faibles formations en Ligue 1, plus les matches de coupes nationales).
Ne pas regarder en arrière
Mais en dix journées de championnat, Kallstrom a séduit, donné trois passes décisives et s'est parfaitement fondu dans le moule. Pas de période délicate d'adaptation, de doutes face à une concurrence comme jamais il n'en a connu. Preuve de l'importance qu'il a pris au sein de l'OL, il est le seul, avec Karim Benzema, à avoir pris part à tous les matches de Ligue 1 depuis le début de saison (6 titularisations en 10 journées, pas si mal pour un «remplaçant de luxe» ).
Une constance qui le caractérisait déjà lors de ses débuts en Suède, à Hacken (1999 – 2001), puis à Djurgarden (16 buts inscrits en 48 matches entre 2001 et 2003). A Rennes, même scénario. Dès son arrivée, à la mi saison 2003-2004, le natif de Sandviken a convaincu, par son efficacité, un club jusque là maudit dans son recrutement depuis de nombreuses années. Sous la houlette de son Suédois au visage de Poupon (20 buts en 83 matches avec le club), Rennes s'est abonné à la première moitié du tableau, avec notamment une belle 4ème place lors de la saison 2004-2005. La quatorzième place actuelle du club breton et son inefficacité offensive du début de saison sont symptomatiques du vide laissé par Kallstrom lors de son départ.
Mais pour lui, la page est tournée. Cap désormais vers le très haut niveau, sans regarder en arrière. «C'était très bien à Rennes, mais on ne peut pas comparer avec Lyon. A l'OL, je suis avec de très grands joueurs et c'est intéressant pour progresser» , apprécie le joueur sur Eurosport. Et pas question de se reposer sur sa bonne semaine. Devant le concert de louanges, Kim cherche même la petite bête. «Contre Marseille, je dois normalement inscrire un but lors de ma première occasion du match» (une frappe détournée par Carrasso sur son poteau). Une faute que les supporters ont certainement déjà pardonné à leur nouveau chouchou.
Kim Kallstrom
Né le 24 août 1982 à Sandviken (Suède)
Taille : 1m82
Poids : 83 kg
Poste : milieu de terrain
Club actuel : Olympique Lyonnais
International suédois